Littérature et généalogie
Les rois maudits : une généalogie royale.
Alors que nous, simples roturiers, ignorons presque tout de nos ancêtres les plus lointains, nos amis les nobles remontent le temps avec facilité et d’autant plus s’ils sont d’ascendance royale. En effet, pendant longtemps, la généalogie n’était pas un loisir mais un outil pour prouver sa noblesse ou pour déterminer qui devait hériter d’un titre. Cette généalogie royale est au cœur de la formidable série de 6 romans de Maurice Druon Les rois maudits (le 7ème tome n’est pas vraiment indispensable). Au fil des pages, nous suivons les multiples changements d’héritier du royaume de France. Nous sommes au début du XIVe siècle. Philippe le Bel a eu la mauvaise idée, pour lui et ses descendants, de s’attaquer aux Templiers et de les faire périr par le feu. Leur grand maître, Jacques de Molay, lance cette prophétie du haut de son bûcher :
« Pape Clément !… Chevalier Guillaume !… Roi Philippe !… Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu’à la treizième génération de vos races! »
Comme prédit, Philippe le Bel décède peu après. Ses 3 fils montent chacun à leur tour sur le trône mais décèdent également sans laisser d’héritier. Pour éviter que ce soit le roi d’Angleterre qui leur succède, pour contrer les légitimes ambitions de celui-ci, les barons font appel à une obscure loi salique discriminant les femmes et leur descendance : Édouard III, même s’il est le petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle, se voit préférer un neveu de son grand-père, Philippe de Valois, qui règnera sous le nom de Philippe VI.

Ce roman est foisonnant de personnages et de familles princières : on s’intéresse aussi au conflit d’héritage entre Robert d’Artois et sa tante Mahaut… Cette série a connu son heure de gloire dans les années 70 grâce à une adaptation télévisée très réussie à l’époque (peut-être vintage aujourd’hui ?)
Peuplée de personnages ambitieux, cruels, amoraux, dépravés mais aussi de victimes innocentes, cette œuvre préfigure celle de George R.R. Martin Le Trône de fer, dont l’adaptation télévisée est également un énorme succès. Martin revendique d’ailleurs l’influence de Druon ! On voit chez l’un comme chez l’autre comment des familles royales cupides et violentes aux généalogies compliquées entraînent des pays dans leur conflit ! Si chez Martin nous sommes dans la fiction avec son univers d’heroic fantasy très réussi, chez Druon, nous sommes malheureusement dans la réalité et ces disputes monarchiques qui n’auraient dû rester que familiales ont plongé deux pays, la France et l’Angleterre, dans une guerre qui durera plus de 100 ans.
Ah un Challenge qui mentionne Game of Thrones, on ne peut rester insensible ! Bien que la saga littéraire soit plus riche que la série télé, Martin emprunte en effet beaucoup à Druon et pas que, on retrouve beaucoup de références plus ou moins dissimulées dans son oeuvre !
Très bon article, hâte de lire la suite.
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Merci Guillaume ! La série télé Game of Thrones même si elle ne vaut pas le livre occupe pas mal mon mois de juin (avec le challenge AZ)
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Game of Thrones aurait fait partie de ma sélection si j’avais mené mon projet à bien (par contre, difficile pour moi de regarder la série, et aucun regret depuis qu’elle s’éloigne des livres).
Les tomes en anglais contiennent un appendice d’une cinquantaine de pages : l’auteur répartit entre les maisons / lieux… tous ses personnages, avec les liens qui les unissent les uns aux autres. Une sorte de « généalogie ».
Bon, voilà, on parle des Rois maudits, et on digresse sur GoT^^
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Tant que personne ne « spoile » sur Game of Thrones, ou sur Les Rois Maudits (Edouard III deviendra-t-il roi de France ???), il n’y a pas de souci !
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😉
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