L’héraldique (la science des blasons) a des liens forts avec la généalogie car, historiquement, l’une et l’autre étaient très souvent au service de la noblesse. Cela explique pourquoi aujourd’hui, au niveau associatif, le Conseil français d’héraldique est membre de la Fédération française de généalogie. Et, qu’à l’inverse, cette même F.F.G. est membre de la Confédération internationale de généalogie et d’héraldique.
Je devrais logiquement ne pas avoir de penchant pour l’héraldique. Je ne lis pas la vie des princes et princesses dans la revue Point de vue. Je n’ai aucune nostalgie (au vu de ce que je sais de la vie de mes aïeux) de l’époque où des rois gouvernaient le pays. Pourtant, le goût pour les armoiries date de mes plus jeunes années : comme l’héraldique est intimement liée au Moyen-Âge, à la chevalerie, au monde des tournois, elle a participé à l’imaginaire de mon enfance. Je n’ai presque rien oublié de cette science, preuve que l’intérêt est toujours là.
Sans avoir besoin de réviser, je me rappelle le nom des couleurs des blasons. J’avais appris qu’il y en avait de 3 sortes.
– Les émaux : gueules, azur, sinople et sable (rouge, bleu, vert et noir).
– Les métaux : or et argent (jaune et blanc).
– Les fourrures : vair et hermine (euh, ça ressemble plutôt des petits dessins qu’à une couleur).
C’est formidable ! Un nombre limité de teintes, moi qui suis daltonien.
Je me souviens aussi des règles de base pour composer ses armoiries. Le champ (le fond) peut être parti, tranché, coupé ou taillé selon la façon de le diviser en 2. S’il est coupé en 4, il sera écartelé ! Il peut ensuite être chargé de pièces honorables (des formes géométriques prédéfinies comme le chef) ou de meubles (représentation d’objets, d’animaux ou de plantes comme l’étoile, la merlette ou l’aubier). Tout cela obéit à des obligations très précises, à des contraintes esthétiques qui ont tout pour me séduire, moi qui apprécie tant celles, littéraires, qu’impose le Challenge AZ.
Et cela donne, si les règles sont bien respectées, des résultats séduisants. Il suffit d’aller feuilleter l’armorial général de France (le d’Hozier) chez Gallica. C’est en fouillant dans cet ouvrage que j’ai trouvé les blasons appartenant à la famille des 2 ancêtres nobles de mon arbre. Car, je dois le reconnaître, j’ai des ancêtres nobles, moi ! Il s’agit de 2 petits écuyers de la province du Poitou (François Gentet, seigneur d’Estries et de Forges et Michel Richeteau, seigneur du Chaigneau et de la Martinière) qui ont chacun entretenu des relations avec leur servante, sans doute amoureuses pour l’un, peut-être plus proches du droit de cuissage pour l’autre. J’ai déjà évoqué leur histoire ici et là !
Celui de Gentet se lit en langage héraldique « d’argent à trois merlettes de sable, deux en chef et une en pointe » et celui de Richeteau « d’or à un aubier de sinople terrassé de même et un chef d’azur chargé de trois étoiles d’or ».
Des merlettes de sable et un aubier de sinople terrassé ! Vous comprenez maintenant pourquoi j’aime l’héraldique : non seulement je peux découvrir des blasons magnifiques, mais en plus c’est un bonheur d’en lire les descriptions !
Le blasonnement est tellement poétique ! Je partage tout à fait votre point de vue 🙂
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Merci Isabelle. Poétique, je n’avais pas envisagé mais effectivement, pourquoi pas. Moi, quand j’ai le plaisir de lire les descriptions des armoiries, je pense plutôt à des exercices de style à la Georges Perec. Je rêve de voir une nouvelle écrite avec le vocabulaire du blasonnement.
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