
Il est fréquent de comparer le généalogiste et le jardinier. L’arboriculteur me semble plus approprié et une récente présentation de l’association « les Croqueurs de Pommes » (dont la mission est de préserver et de mettre en valeur les variétés fruitières) me l’a confirmé. Le conférencier parlait d’arbres, de branches, de racines, tout comme moi ! Quand il évoquait les graines, je pensais aux naissances. Quand il parlait d’hybridation, je voyais les mariages. Il n’ y a guère que les enterrements qui m’ont échappé !
Le parallèle entre généalogiste et arboriculteur est d’autant plus vrai dans mon cas que j’ai dans ma généalogie quelques noms de famille rappelant les arbres. Ces patronymes se transmettent de père en fils, mais finissent par disparaître de ma généalogie quand j’arrive à une femme. Voici mon verger :
– Mes 3 « Prunier » : Le plus ancien que je connaisse est François Prunier. Il a épousé avant 1696 Françoise Bremault, il était sabotier et est décédé entre 1721 et 1738. Son fils François Prunier (1696-1733) était marchand à Largeasse (Deux-Sèvres). Il a eu avec sa femme 4 enfants dont Charlotte Prunier (1724-1788). Elle épouse un marchand, Jacques Marillaud, en 1746 qui lui donne 4 enfants.
– Mes 4 « Châtaigner » : Ils sont installés sur 4 générations à Saint-Maurice-des-Noues en Vendée. Mathurin Châtaigner est marié avec Marie Majou, sans doute avant 1660 et il est mort après 1700. Son fils Jean Châtaigner (1660-1740) a eu une longue vie. Son 1er mariage a été plutôt malheureux puisque son épouse Françoise Taillefait et leurs 2 enfants étaient décédés 3 ans après l’union. Il s’est remarié avec Renée Pinsembert qui lui a donné plusieurs enfants dont Jean Châtaigner (1712-1793). Il a une vie très comparable à celle de son père, longue également, avec le même métier de maréchal et il a le même drame, le décès rapide de sa première épouse. Remarié avec avec Rose Brossard, il a 11 enfants dont la petite dernière Jeanne-Françoise Châtaigner (1757-vers 1795). Elle épouse en 1780 le journalier Pierre Paillat, père de ses 6 enfants. Décède-t-elle des suites des guerres de Vendée ?
– Mes 5 « Poirier » : J’aimerais bien trouver des racines plus profondes. Je ne peux remonter avant François Poirier, marié avant 1765 avec Françoise Boissinot, et décédé avant 1801. Les recherches seront difficiles pour trouver ses parents car les registres paroissiaux de Saint-Amand-sur-Sèvre (Deux-Sèvres) ont disparu pendant les guerres de Vendée. Il a eu 4 enfants dont Pierre Poirier, un bordier qui a eu à son tour 7 enfants de 2 mariages et est décédé vers 1803. On est paysan de père en fils chez les « Poirier ». Le fils, Jean-Pierre Poirier (1784-1867, métayer, épouse Marie Deguil et ils ont 8 enfants et le petit-fils Victor-Augustin Poirier (1827-1901), cultivateur, a 6 enfants avec Marie Louise Daguisé. Le nom de Poirier disparaît de mon arbre à la génération suivante avec le décès prématuré de Philomène (dite Alphonsine) Poirier (1878-1902), morte peu après avoir donné naissance à ma grand-mère maternelle.
Je ne sais pas s’il faut être être fier de ses racines. En tout cas, je n’ai pas honte de mes arbres du Poitou : de mes « Prunier », de mes « Châtaigner » et de mes « Poirier ». Il est vrai que j’en suis un peu le fruit !
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