
Faire de la généalogie, c’est aussi le plaisir de découvrir des mots qui nous chatouillent les oreilles par leur sonorité, par leur sens, ou par leur double sens. C’est souvent certains noms et prénoms de nos ancêtres, mais ce peut être aussi les noms des endroits où ils ont vécu. Pour étudier ces derniers dans les Deux-Sèvres, j’utilise principalement le Dictionnaire topographique des Deux-Sèvres écrit par Bélisaire Ledain à la toute fin du XIXe siècle. Il dit contenir tous les noms de villes, villages, hameaux et lieux-dits… ce qui est sans doute assez près de la réalité. Je pense même qu’il en a rajouté ! Je l’ai en version papier pour le plaisir de tourner les pages et en version numérique, grâce à Gallica, pour faire des recherches rapides par commune.
Fouiller parmi les toponymes des Deux-Sèvres est pour moi un vrai bonheur et il en serait sans doute de même ailleurs en France. Suite à mes recherches généalogiques et grâce au dictionnaire de Bélisaire Ledain :
– j’ai rencontré des personnes très variées (les Jumeaux, le Cocu, la Pucelle, les Marchands, le Grand-Fâché, les Paillards, la Grasse-Vachère, le Chamelier), et même quelques célébrités (Bossuet, Néron),
– j’ai prié des saints méconnus (Éanne, Faziol, Goard, Lienne, Liguaire, Mérot) et des saintes ignorées (Gemme, Macrine, Néomaye, Neuil, Ouenne, Pezenne) mais je me suis interrogé pour Sainte-Verge,

– j’ai visité des lieux que je ne situais pas dans mon département (Chambord, la Californie, Châteauroux, Madrid, Milan, Narbonne, la Normandie),
– j’ai collectionné des objets familiers (la Brosse, la Serpe, les Cartes, la Chaise, la Planche, le Pot, le Marteau, le Couteau, l’Échelle, l’Habit, le Pavé),
– j’ai étudié l’anatomie (le Cul, la Dent, les Peaux, Pied-Mou et Pied-Blanc, Tête-Noire),
– je me suis inventé tout un zoo (le Vautour, Épervier, la Brebis, la Vachette, Chienmort, l’Âne-Cuit, la Chèvre, Pigeon-Blanc, la Cigogne, Grand-Cerf, la Grue, Hérisson, l’Hirondelle). Parmi ces animaux, il y a des oiseaux qui chantent (Chantemerle, Chantecaille, Chantecoucou, Chantoiseau) et un loup aux multiples activités (Chanteloup, Chiloup, Gratteloup),
– j’ai appris à compter (les Deux-Sèvres, les Trois-Pigeons, Les Quatre-Moulins, Cinq-Borderies, Six-Ailes, Treize-Vents, Les Trente-Six-Côtes, Millepieds),
– j’ai fait un repas complet (Bouillon, la Carotte, Saumon, les Épinards, Pain-Perdu),
– j’ai aussi prononcé des mots plus ou moins gros (l’Annerie, la Connerie, Couillard, Vide-Bouteille, le Chiron, Monfumier) mais, bien sûr, je m’en excuse.
En relisant toutes ces listes, je me dis que, bien souvent, il faudrait s’interroger davantage sur l’origine des toponymes. Car enfin, pourquoi nos ancêtres ont-ils donné à certains lieux-dits les noms étranges de Beure-Balon, Baille-Malaise, Paille-Grolle, Roule-Crotte ou Cougoulette ?
J’ai bien ri à cet article très sympathique, comme tous ceux de ce challenge rondement mené ! Bravo !
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Merci beaucoup Chantal. Je ne sais pas si cet article sera le plus lu mais c’est celui que j’ai préféré écrire. La richesse des toponymes deux-sévriens y est pour beaucoup !
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Merci une nouvelle fois, pour les thèmes choisis, le style … On voyage, on voyage dans l’espace et le temps. ..
En Gâtine, bien que le sol ne soit pas riche, dès qu’on creusait un peu, on avait de l’eau. Les fermes sont donc très dispersées et très nombreuses.
Et le patois ajoutait une saveur toute particulière à leur nom…
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C’est sûr que ce serait mieux en patois mais je le préfère à l’oral qu’à l’écrit et je ne le maîtrise pas assez !
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A l’oral, évidemment, c’est la musique qui a du charme…surtout pour ceux qui ont baigné dedans :-).!
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Extraordinaire chapelet fort bien récité
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Un chapelet de saints et de saintes… 😇😇
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