Dans quel type de moulin mes ancêtres meuniers deux-Sévriens ont-ils travaillé : des moulins à eau ou des moulins à vent ? J’ai longtemps supposé que c’était presque exclusivement des moulins à eau, puisque les lieux-dits où je les vois œuvrer sont souvent situés au bord de rivières. J’ai été de plus conforté dans cette impression par quelques malheureuses noyades de mouliniers. En avançant mes recherches, j’ai dû réviser quelque peu mon jugement. Le département des Deux-Sèvres a un réseau hydrographique certes dense, mais composé de fleuves et de rivières au débit parfois insuffisant en été pour faire tourner les roues. En conséquence, pour certains meuniers, il a fallu travailler selon les saisons sur deux moulins, un à eau pour les périodes bien arrosées, et un à vent pour les saisons sèches.
J’ai cherché dans les registres du cadastre de Terves du début du XIXe siècle quelle est la réalité des meuniers de cette commune. J’y ai retrouvé les propriétés de mon ancêtre Luc Baudouin (1776-1823), meunier au moulin à eau de Couard, situé au bord d’une petite rivière, le Dolo. Je savais déjà qu’il travaillait là mais j’ai appris en plus qu’il en était propriétaire, sans doute par héritage, après le décès en 1810 de son beau-père Jacques Giret. J’ai surtout découvert qu’il possédait, 2 kilomètres plus loin, un moulin à vent, celui de l’Égonière. C’est celui-ci qui prend le relais quand l’eau manque au moulin de Couard. Ce moulin à vent est un complément pour mon aïeul. Il peut fournir autant de kilos de farine par jour (150 kg), mais, comme il tourne moins souvent, il rapporte moitié moins que le moulin à eau.
En étudiant cette même archive du cadastre, je vois qu’il en est de même pour les autres moulins à eau où travaillent les confrères de Luc Baudouin (le vieux moulin, Moncrapeau, Cornet, La Chaize, Fumé) tous situés à proximité et au nord du bourg de Terves. Ils ne peuvent tourner que 6 à 7 mois l’an. Les moulins à vent situés à proximité (ceux de la Coussaye, Cornet, la haute Chaize et Loumois) prennent le relais en été. Encore faut-il, comme le précise l’État des moulins à farine des Deux-Sèvres de 1809, qu’il y ait un grand vent !

Sources :
– Registre du cadastre de Terves : 3 P 3039, 3 P 3040
– Plan napoléonien : 3 P 326, 3P 361
– État des moulins à farine en 1809 en Deux-Sèvres : 6 M 464
super interessant, et c’est bien d’avoir donné les sources, (je suis pas une pro, donc cela me permet d’apprendre un peu plus sur la recherche généalogique,, pour l’instant je me cantonne qu’aux état civil, et matricule, un peu le cadastre, mais donc me voilà un peu moins bête ici, lol
bonne journée, merci de vos articles
Julie
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Bonjour article très intéressant. Dans le sud de la France,proche des Pyrénées, les moulins à eau ne sont pas à ma connaissance associés à des moulins à vent. Peut être n’y a t’il pas assez de vent dans les montagnes pour cela ou alors assez d’eau toute l’année.
Au contraire dans le Lauragais on retrouve plus de moulins à vent que de moulins à eau.
Magali
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Re moi, Raymond,
comme vos billets sur les Meuniers m’ont super intéressée, je suis partie regarder dans mon arbre les meuniers que j’avais !
et là je fais une recherche sur un moulin, et bingo ! je le retrouve sur internet et il se visite !!!!!! je suis hyper contente, j’ai plein de documentation sur le coin de plus est !
du coup je suis allée sur mon arbre, pour voir tous les meuniers, et je vois que j’ai ok des meuniers, mais aussi chasse moute, et également gardien de moulin, apparemment il y avait plusieurs fonction de boulot dans un moulin !
Julie
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