S’il est relativement facile de connaître la vie des meuniers, on connait mal celle de leurs épouses. Comme bien souvent, les femmes sont absentes de l’histoire, cependant les meunières participaient elles aussi à l’activité du moulin.
La littérature et le cinéma ne rendent pas vraiment compte de la vie de ces femmes. Après la Révolution et durant tout le XIXe siècle, le théâtre, entre drames et vaudeville, va s’inspirer des meunières. Mais les histoires d’amour y occupent plus de place que la vie quotidienne.
De leur côté, les frères Grimm écrivent le conte Grigrigredin Menufretin (aussi connu sous le titre Le roi et la meunière) qui parle de la soif de richesses, mais aussi de la condition de la femme, simple monnaie d’échange entre le père-meunier et le roi. Enfin, en 1948, Marcel Pagnol réalise La belle meunière, film dans lequel Tino Rossi, qui interprète Franz Schubert, tombe amoureux de la jolie fille du meunier. Le film au scénario et casting improbable sera un échec retentissant.
Il n’y a guère qu’une femme, George Sand, pour s’approcher réellement du sujet. Dans François le Champi, elle met en scène Madeleine Blanchet, une jeune meunière qui recueille l’enfant abandonné.
Et mes meunières poitevines dans tout cela !
Sur les 19 épouses recensées parmi mes sosas :
- 6 au moins sont filles de meunier,
- elles ont 25 ans en moyenne à leur mariage (la plus jeune a 18 ans),
- 7 sont des veuves, parfois très jeunes, qui se remarient,
- elles ont 5 enfants en moyenne, le record étant de 15,
- 14 travaillent avec leur mari dans un moulin le long de la Sèvre niortaise,
- elles meurent entre 36 et 72 ans,
- sur 16 meunières, 5 décèdent avant leur mari et 11 deviennent veuves.

Derrière ces chiffres se cachent des vies et des histoires : j’ai une pensée toute particulière pour Marie Soulice, même si elle n’est pas représentative de ces épouses. Elle naît en 1719 à Benet en Vendée. À 19 ans, elle épouse en 1ères noces un domestique. Veuve sans enfant à 22 ans, elle se remarie avec mon ancêtre meunier Louis Favreau. Ils vivent dans des moulins de Sciecq puis de St-Maxire. Mais Louis meurt à 31 ans, laissant sa jeune épouse avec 4 enfants dont l’aîné n’a pas 6 ans. Je suppose qu’elle demeure avec ses beaux-parents au moulin. Ce n’est qu’onze ans plus tard qu’elle s’unit à St-Maxire avec Jean Godillon, un jeune laboureur de 28 ans. L’année suivante, à 40 ans, elle met au monde un dernier fils. Malheureusement, elle n’aura pas le temps de l’élever car elle meurt peu de temps après.
cela m’a passionnée , en fait moi aussi j ai des meuniers, et un chasse moutte ! moi mon arbre donc est du coté de mon père la seine maritime (normandie) et ma maman ille et villaine, la bretagne, j’ai des meuniers ds les deux régions, mais peu, je n’ai pas vu de meuniers de père en fils, et je vais vite regarder, je vais également m’attarder à ses femmes, ses épouses, vous m’avez donné la curiosité,
bonne journée,
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Très intéressant!! La vie quotidienne n’était pas facile. Pénibilité du travail.
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Cette série est vraiment passionnante Raymond et Sylvie !
Merci pour ce travail et le partage !
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