Le déracinement, mes ancêtres Jacques Giret et son épouse Marie-Jeanne Bodin l’ont connue au moment des guerres de Vendée.
Depuis 1776, Jacques Giret et son épouse Marie-Jeanne Bodin, tout juste mariés, travaillent et vivent ensemble au moulin à eau de Couard à Terves. Il connaît bien le métier car il appartient à une longue lignée de meuniers aisés. 7 enfants naissent de leur union entre 1776 et 1791, mais les 3 derniers décèdent en bas âge. En 1793, la famille se compose donc des 2 parents et de leurs 4 filles Marie-Jeanne, Élisabeth, Geneviève et Prudence.
1793, c’est aussi l’année où les guerres de Vendée ravagent la région. Déjà, l’année précédente, à un jet de pierre de leur moulin avait eu lieu la bataille du Cornet qui s’était terminée en massacre. Et, en cette fin d’année, c’est toute la paroisse de Terves qui voit ses maisons et ses fermes dévastées ou brûlées par les troupes républicaines. Le moulin de Couard n’échappe pas aux destructions de la guerre et il est incendié à son tour. C’en est trop pour la famille de meuniers, d’autant plus que Jacques Giret a peut-être appris les décès de son frère Pierre-Jacques Giret, meunier à Cerizay, et de sa femme Marie-Jeanne Pasquet « dans le courant de la guerre civile ». Les Giret décident donc de fuir la zone des combats, accompagnés des familles des deux autres frères de Jacques : Claude Giret, meunier à Clazay, et Pierre Giret, laboureur à Courlay. Ils se dirigent d’abord vers Thénezay.

On les retrouve ensuite réfugiés dans la ville de Poitiers. Jacques et sa famille habitent le faubourg de la Cueille. La vue sur le Clain leur rappelle un peu la rivière du Dolo. Mais les conditions de vie sont forcément difficiles : la meunière de Terves, Marie-Jeanne Bodin, « réfugiée de Bersuire », décède le 30 avril 1795, âgée de 43 ans. Après ce drame et avec le retour progressif à la paix, Jacques Giret, ses 2 frères et les survivants des 3 familles peuvent enfin se rapprocher de leurs domiciles : on les retrouve fin 1795 à Thénezay.
En 1796, les 3 frères semblent enfin être tous de retour chez eux, après quelques années d’exil. Jacques Giret a dû surmonter son chagrin et reprendre son activité au moulin de Couard qu’il a fallu reconstruire avec courage. Les 2 filles aînées, Marie-Jeanne et Élisabeth, décèdent en 1804 et 1808. Prudence, la plus jeune, se marie avec Jacques Billy, un cultivateur, en 1805. C’est le domestique du moulin, Luc Baudouin, qui prendra la succession du meunier en épousant la 3ème fille, Geneviève en 1801. Jacques Giret décède le 14 mai 1810 à Couard, 15 ans après son épouse Marie-Jeanne qui était partie en 1793 du moulin pour ne jamais y revenir.
J’allais très souvent chez mes grands parents maternels à Terves, à la Roulière. J’ai reconnu tous les noms de villages et les noms de familles que vous avez cités. par contre, j’ignorais les évènements que vous avez racontés. La guerre de Vendée était plus racontée du côte de la famille de mon père. THERESE GUILLOTEAU
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