Tous les moulins ne servaient pas à moudre du grain pour fabriquer de la farine. L’énergie fournie par l’eau ou le vent pouvait avoir d’autres usages. Ainsi, autrefois, il y avait des moulins spécialisés dans la production d’huile, de papier, de cuir ou de tissu.

C’est ce dernier cas qui concerne mes ancêtres. Je retrouve dans ma généalogie plusieurs meuniers qui travaillaient dans des moulins à foulon. Situés au bord de rivière, la force hydraulique est utilisée pour actionner des maillets qui foulent les draps de laine baignant dans une argile très liquide, l’argile smectique. Le but de cette action à la fois mécanique et chimique : débarrasser les draps de laine de leur graisse et assouplir les tissus. Cette activité a permis de bâtir, à l’échelle de villages ou de régions de belles fortunes.
C’est le cas de la famille Nicolas à Terves, exploitant au départ du moulin à foulon du Fougerit. Leur nom n’apparait dans la paroisse et sur les rives du Dolo que vers 1750. Mais, très vite, par des jeux de mariage, cette famille s’associe aux autres familles de meuniers de la paroisse et des alentours (Giret, Équipé, Cornuault…) et finit par acquérir une position très aisée, voire dominante pendant longtemps au XIXe siècle dans la commune. De par ces alliances, ces Nicolas qui ne sont pas mes ancêtres directs en sont devenus les cousins. Cette famille a sans doute fait les bons choix, politiques et financiers au moment de la Révolution, mais aussi industriels dans les années qui ont suivi. Au sommet de leur réussite, Pierre-François Nicolas est le maire de la commune (de 1840 à 1847) et il est devenu le propriétaire de nombreux terrains, maisons, bâtiments et moulins (dont Couard). À sa mort, le 25 juillet 1870 à Terves, il est à la tête d’un capital de 90 000 francs qui rapporte annuellement 4 600 francs. La Roche Tarpéienne n’est pas loin du Capitole et le nom de Nicolas disparait à son décès dans la commune. 4 de ses 5 enfants étaient morts avant lui ; il ne reste plus qu’une fille à lui survivre. Mariée et installée à Menomblet en Vendée, elle finira par se séparer de nombreux biens acquis par ses parents et ses ancêtres foulonniers !
Intéressante cette description du métier de fouleur. Je pense qu’il est aussi à l’origine du patronyme de certains de mes ancêtres de Vénétie, qui est Follador et signifie « celui qui foule »
J’aimeAimé par 1 personne