Le meunier appartient toujours à la culture populaire, même si on n’en voit plus guère aujourd’hui. Ainsi, les plus jeunes enfants dansent encore dans les cours d’école sur l’air de Meunier tu dors. Cette comptine nous rappelle qu’autrefois, il ne fallait surtout pas que le meunier s’assoupisse car, quand il n’y avait plus de blé entre les 2 meules en silex, des étincelles pouvaient jaillir et embraser le bâtiment.
Il existe aussi de nombreuses histoires qui dépeignent le meunier en personnage grivois ou voleur. Cette réputation est-elle vraiment justifiée ? Je préfère conclure ce challenge avec une légende qui se passe à La Chapelle-Saint-Laurent, une commune où beaucoup de mes ancêtres ont vécu. Je l’ai trouvée dans Les contes et légendes du Poitou rédigés par un collectif d’auteurs poitevins (éditions Marivale). Celle que j’ai choisie est racontée par Casimir Puichaud. Elle nous dit aussi que l’eau manquait parfois au moulin en été (et qu’il ne faut pas vendre son âme au diable).
À deux ou trois kilomètres de La Chapelle-Saint-Laurent, entre Pitié et Clessé, existe l’étang dit des Olivettes, qu’une chaussée sépare de celui des Mottes, commandé par le moulin des Olivettes.
Le moulin moud quand l’eau court. Quand elle est rare, il arrête son tic-tac joyeux et le meunier chôme. Ses rentes diminuent, car le client va demander à d’autres la farine nécessaire à ses besoins.
Un meunier d’antan, des Olivettes, manquant d’eau dans une grande sécheresse, en demanda au diable. Le moulin tourna, mais la farine s’en fut au deux étangs. Dans les sacs, il ne trouva que du charbon moulu.
Le meunier trompé n’en devint pas moins la proie du prince de la géhenne*. En souvenir de cette aventure, tous les ans, les étangs des Olivettes et des Mottes blanchissent. Je les ai vu blancs, telles de gigantesques jattes à lait, à l’époque des pluies. Vous me direz peut-être que les grandes eaux y amènent la détrempe des marnes** qu’ils ont pour ceinture. Chut ! chut ! Je ne veux connaître que la légende.
C’est sur cette histoire que se finit notre challengeAZ 2018 « spécial meuniers ». Sylvie et moi remercions tout ceux qui nous ont lu les lettres de nos moulins.
* l’enfer
** du calcaire et de l’argile mélangés
Encore bravo pour ce challenge ! Voici un bien sympathique article pour conclure !
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Merci Christelle. Nous n’avions pas de meunier prénommé Zéphirin travaillant au moulin de Zélet sur la commune d’Ardin (Deux-Sèvres), il a donc fallu trouver une alternative pour conclure !
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Bravo pour ce beau challenge AZ très varié et instructif. Je vais me pencher sur ma généalogie meunière, et fort de toutes les références, nul doute que je vais ajouter quelques lignes et de l’âme à mes ancêtres.
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Et tu vas peut-être se trouver de nouveaux ancêtres meuniers qui seraient communs avec les miens !
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Je prends enfin le temps de lire intégralement ce superbe #ChallengeAZ autour d’un thème passionnant.
Quelle chance de retrouver les lieux des moulins, j’aime bien les illustrations et la cartographie qui rend la présentation très claire.
Tournent les moulins … Vous faites chanter les comptines qui accompagnent cette lecture fort intéressante.
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Merci Marie d’avoir semé tes « J’aime » tout au long de notre Challenge. Je transmets ton message à nos meuniers que nous aimons bien plus depuis que nous connaissons un peu mieux leur métier et leurs vies
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