Nom d’une pipe ! C’est la saint Mathieu !

Le saint du jour cumule les fonctions : selon la tradition chrétienne, il est à la fois un des 12 apôtres et un des 4 évangélistes. La réalité est sans doute différente. Le douanier juif de Capharnaüm qui a choisi de suivre Jésus ne peut pas être la même personne que l’auteur d’un des textes du Nouveau Testament. Est-ce pour cela que saint Mathieu cumule aussi 2 dates pour le célébrer ? L’Église catholique le fête le 21 septembre et l’Église orthodoxe aujourd’hui, le 16 novembre.

Ce prénom porté par 2 personnages différents que l’histoire a fusionnés me permet de parler de mon ancêtre Mathieu Martineau qu’il ne faut pas confondre de son demi-frère, Mathieu Martineau également. Pourquoi les parents autrefois donnaient-ils le même prénom à leurs enfants ??!!

Mathieu Martineau, mon sosa 1250, naît le 14 avril 1652 à Payré-sur-Vendée. Il est le 1er né de François Martineau et d’Élisabeth Macouin, un couple de meuniers de cette paroisse. 5 autres enfants suivent avant le décès de la mère, à une date indéterminée entre 1663 et 1672. Le père se remarie avec Marie Largeau qui lui donne 2 autre garçons dont un prénommé également Mathieu.

Mon ancêtre Mathieu se marie avant 1682 avec Mathurine Bouchet. Il a repris le métier de son père et l’exerce à son tour, toujours au moulin de Payré. Son épouse lui donne une nombreuse descendance : 10 enfants, autant de garçons que de filles, naissent de cette union. Après 1704, le couple s’installe à La Chapelle-Seguin (aujourd’hui L’Absie). Mathurine décède la première, le 9 novembre 1710 et Mathieu lui survit encore 10 ans, jusqu’au 16 février 1721.

L’autre Mathieu devient laboureur. Il se marie le 11 juillet 1695 avec Suzanne Guillebot. Ils s’installent à Chassenon où ils ont un enfant. Suzanne décède le 11 août 1702, Mathieu se remarie en 1706 avec Gabrielle Dubé. Ils ont 8 enfants mais la plupart décèdent bien jeunes. Le père décède le 20 octobre 1721 à Chassenon, 10 mois après son demi-frère homonyme.

J’ai bien l’impression que les spécialistes de la chose religieuse n’ont pas eu non plus trop de mal à comprendre que l’évangéliste et l’apôtre prénommés Mathieu ne pouvaient pas être une seule et même personne. De la même façon, il n’est pas nécessaire que je me lance dans des explications emberlificotées pour expliquer comment j’ai pu reconnaître les deux « Mathieu » malgré l’absence de quelques actes. Comme ils sont demi-frères, il m’a été bien plus facile de les différencier que s’ils avaient été frères germains. De plus, sur les actes, mon ancêtre signait contrairement à son frère sanguin. Trop facile je vous dis, nom d’une pipe en bois !