
Le 20 novembre, c’est la sainte Cécile. Selon son hagiographie, cette fille d’une puissante famille romaine vécut au début du IIIe siècle. Elle préféra rester vierge, par amour de Jésus plutôt que d’épouser Valérien, le patricien qui lui était destiné. Elle réussit à convertir celui-ci au christianisme et à le convaincre de respecter son vœu. Tous les deux furent condamnés à mort pour ne pas avoir honoré les dieux romains.
Je vais avoir du mal à trouver des points communs entre la jeune martyre et Cécile Lamoureux, ma sosa 1683, tant leurs vies semblent opposées. Déjà, mon ancêtre, née vers 1612, n’est pas noble. C’est une simple servante. Certes, elle vit dans le château d’Estries à Chanteloup, au service de la famille de François Gentet, écuyer, seigneur de ce lieu et des Forges. Ce dernier, avec son épouse Anne du Vergier, a eu 6 enfants entre 1625 et 1634 dont Cécile a peut-être dû s’occuper. Quand Anne du Vergier décède à la fin de l’année 1634 quelques mois après la naissance du petit dernier, François Gentet ne se remarie pas. Il apprécie sans doute la compagnie de la jeune servante et celle-ci le rejoint dans son lit. Je veux croire que leur relation repose sur une affection sincère et réciproque puisqu’elle dure et perdure. De leurs amours naissent 6 enfants jusqu’en 1647.
Cécile Lamoureux, la bien nommée, ne respecte donc pas le vœu de virginité de sa sainte patronne. Elle vit même « dans le péché » puisque les enfants naissent hors mariage et le pauvre curé de la paroisse a bien du mal à noter dans quelles circonstances sont nés tous ses enfants. François Gentet décède en 1650. Quelle fut la vie de Cécile après ce décès ? Je sais que trois de leurs enfants (Jeanne, Louis et Marie, les 2 derniers étant mes ancêtres) ont vécu jusqu’à l’âge adulte. Ils n’ont pas obtenu le même statut que leurs demi-frères et demi-sœurs, enfants du légitime mariage de François Gentet avec Anne du Vergier : les garçons sont devenus écuyers et les filles religieuses. Pour les enfants illégitimes, il vaut mieux être un garçon. Louis devient sergent royal, Jeanne épouse un journalier et Marie un tailleur d’habit. Au vu du destin de ses enfants, j’ai bien peur pour Cécile que celle-ci dût, après le décès de son compagnon, vivre hors du château qui connut ses amours. Elle survit 32 ans à celui qui a su s’affranchir des règles sociales en vivant avec elle. Cécile décède le 8 février 1682 âgée de 70 ans, entourée de ses 2 filles.
Ni noble, ni vierge, ni fidèle aux règles du catholicisme, Cécile, comme les femmes de son temps, savait sans doute broder. C’est peut-être en cela que je peux la relier à sainte Cécile, patronne des musiciens mais aussi des brodeuses.
Ah enfin un juron que j’avais deviné ! (En même temps c’était facile )!.
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Pas forcément facile, sacrebleu !
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Belle histoire!! Espérons que c’était une relation consentie du côté de Cécile.
Parfois, les enfants nés d’amours « ancillaires » deviennent révoltés: mon arrière arrièregd-tante Louise MICHEL et Fidel CASTRO.
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Cécile fait partie de mes sosas, j’ai pris un vrai plaisir à retrouver des détails de son histoire. Elle était « domestique de la maison d’Estrie ». Ses enfants naturels prennent tous le nom d’Estrie dans leurs actes de mariage. La paternité des enfants de Cécile devait être un secret de polichinelle. Je pense que ce fut accepté… Le fils légitime René est le parrain du premier enfant de Jeanne l’enfant naturelle… Marie, autre enfant naturelle, est même nommée Marie GENTET quand elle a son fils Jean. Louis votre sosa est « Sieur du Gast, Sergent royal », le Gast est une ferme de Chanteloup, est-ce un hasard ?
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