Clément Ier, fêté le 23 novembre, est le 3e évêque de Rome (on ne disait pas encore pape) à succéder à saint Pierre. Après Lin, puis Anaclet, Clément accède au siège épiscopal l’an 88. La vie de ce Romain est peu connue. La légende dit qu’il aurait subi le martyre par noyade entre 97 et 100 en Crimée mais il est fort possible qu’il ait été confondu avec un homonyme. Et pourquoi a-t-il donné son nom à un vin de Bordeaux ?
Pas de Clément dans mon arbre mais un prénom dérivé avec Clémentine Paynot, mon sosa 1419. Cette femme, née au début du XVIIe siècle, est la fille de Pierre Paynot et de Marthe Marsault. Elle a épousé René Martineau à Boësse (aujourd’hui fusionnée dans la commune d’Argentonnay en Deux-Sèvres) le 27 novembre 1634. Ensemble, ils ont eu 5 garçons et 5 filles sur 21 ans, de 1635 à 1656, dans cette même paroisse. Je ne sais pas combien parmi ses enfants ont vécu au delà de la petite enfance mais j’ai peur que ce soit peu car je n’ai pu retrouver la trace que d’une seule fille, mon aïeule Nicole Martineau, future épouse d’un meunier Nicolas Chaigneau. Et je n’ai aucune idée du nombre d’années qu’a pu vivre Clémentine après ses nombreuses grossesses.
Alors, quel autre lien que le prénom entre le pape romain ayant régné sous Domitien et Trajan et la villageoise poitevine contemporaine de Louis XIII ? Ce lien, c’est le latin. Bien sûr, Clémentine ne comprenait pas latin, elle s’exprimait sans doute en patois du Poitou. Mais le jour de son mariage, à l’encontre de l’édit de Villers-Cotteret qui stipulait que les actes paroissiaux devaient être écrits en français, le curé Robichon de Boësse transcrivait en latin le mariage religieux de Clémentine avec Pierre Paynot.
J’ai déjà évoqué cet acte lors d’un précédent challenge, mais je ne me lasse pas de cette belle écriture où se croisent latin de messe et patronymes poitevins.

Idem die matrimonio conjunxi Renatum, filium Hermetis Martineau & defuncta Andrea Billé conjugum, huiusce parrochia, una exparte et Clementinam, filiam defuncti Petri Paynot & Martialis Marsault conjugum, huiusce quoque parochia alia exparte, cunctis in hoc solennitatibus observatis.
Le même jour [27 novembre 1634] j’ai uni en mariage René, fils d’Hermet Martineau et défunte Andrée Billé son épouse, de cette paroisse d’une part et Clémentine, fille de défunts Pierre Paynot et Marthe Marsault son épouse, aussi de cette paroisse d’autre part [et la petite formule latine qui finit bien mais que je ne sais pas traduire].
Quel dommage que l’esprit de saint Clément ne puisse me secourir davantage*. Le latin était sa langue maternelle et la liturgie sa spécialité, la traduction de l’acte serait plus complète.
* Ce n’est pas saint Clément mais Pierre qui m’a secouru, merci à lui. Il faut traduire la fin du texte par : « unis dans l’observance des solennités ».
Cunctis = c(onj)unctis = unis dans l’observance des solennités (prescrites)
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Merci beaucoup Pierre, j’étais sûr qu’un latiniste émérite me traduirait cette fin de texte.
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