
Devenir héros après le combat de la Fourche
Marie « Édouard » FESTY naît le 9 février 1846 à Mauzé-sur-le-Mignon, fils de Jacques Benjamin Théodore FESTY, propriétaire et d’Émelie Julie LAZARE son épouse. Il voit le jour dans un milieu social favorisé de notables, ce qui lui permet d’apprendre bien plus qu’à lire et à écrire et de pouvoir poursuivre une belle scolarité. En 1864, il entame des études de médecine à Bordeaux qu’il continue à Paris. En 1866, l’année du tirage au sort pour l’armée, il ne se présente pas à Mauzé où il était convoqué. Il passe pour des raisons pratiques son conseil de révision à Paris et doit le faire valider le 16 mai à Bressuire. il aurait dû partir au service vu le tirage au sort de son numéro mais il est exempté au motif de « faible de constitution ». Il peut donc achever ses études à Paris comme externe des hôpitaux. Il obtient son diplôme de docteur en médecine et il revient dans sa commune natale, Mauzé, pour y exercer son métier en 1870.
Quelques mois plus tard, la guerre éclate et il rejoint le 4e bataillon des mobiles des Deux-Sèvres. En octobre, il est nommé médecin de ce bataillon avec le grade d’aide-major. Il se retrouve dans l’armée de la Loire sous les ordres du général Chanzy. Il ne manque sûrement pas de travail, il lui faut soigner les nombreux blessés et malades.
Le 6 janvier 1871 se déroule une escarmouche avec les Prussiens au lieu-dit de la Fourche (commune de Coulonges-les-Sablons dans l’Orne). Cet endroit avait déjà été le site d’une bataille le 21 novembre 1870. Un détachement composé du 4e bataillon de mobiles et d’un groupe de francs-tireurs heurte de plein fouet l’avant-garde de la 4e division de cavalerie du Prince Albrecht de Prusse, bien supérieure en nombre.
Voilà ce qui est relaté à propos d’Édouard FESTY dans une note appartenant au fond Tirant (AD79 – 1 ESOP2/125) : « Il venait de panser des blessés qu’on avait apportés dans une maison située auprès du lieu du combat, lorsqu’il reçut en pleine poitrine une balle et mourut quelques instants après. Dans la chambre où il était se trouvaient des blessés français et prussiens et l’abbé Briant aumônier du 4e bataillon. »
Édouard FESTY, mort à presque 25 ans d’une balle perdue, fait partie des dix Deux-Sévriens engagés au combat de la Fourche décédés le 6 janvier 1871. Il y avait aussi Désiré François HUBERT de Vautebis, Aimé Fridolin ROBIN de Largeasse, Pierre SIMON de Melle… mais, privilège du notable et du grade, ce fut Édouard FESTY qui fut retenu comme héros. On retrouve son nom dans différents livres consacrés à la guerre de 1870 ainsi qu’en tête de liste de trois monuments aux morts de la guerre de 1870 érigés par le département en 1881.
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