
Trépasser chez les siens
Pierre « Jules » INGREMEAU est né le 8 janvier 1850 à Viennay, fils de Pierre INGREMEAU, fermier, et de Virginie MOINE. Il a donc 20 ans en 1870, année de la conscription mais aussi de la déclaration de la guerre à la Prusse. Le jeune homme est cultivateur, il a les cheveux et sourcils bruns, le front couvert, les yeux gris, le nez petit, la bouche grande, le menton rond, le visage ovale et le teint coloré. Il mesure 1 mètre 67 et sait lire et écrire.
Si l’on excepte quelques rares exemptions, la classe 1870 est toute entière mobilisée pour aller au combat. Jules INGREMEAU rejoint l’armée active. Il est incorporé au 32e régiment d’infanterie le 14 octobre 1870. Durant la guerre, on retrouve cette troupe engagée dans le combat de Torçay (Eure-et-Loir) le 17 novembre 1870 puis dans l’affaire du Gué-de-Loir (Loir-et-Cher) le 6 janvier 1871.
Il décède chez lui, dans la ferme familiale de la Berthonnière de Viennay le 3 novembre 1871, âgé de 21 ans. A-t-il été blessé à l’un ou l’autre de ces combats ? Est-il tombé malade suite aux épidémies qui frappaient les troupes ? Sur son acte de décès, les causes de sa mort ne sont pas données et la guerre est finie depuis plusieurs mois. Pourtant, avec le Cercle généalogique des Deux-Sèvres, nous avons considéré qu’il était lui aussi une victime du conflit : le registre d’état civil donne la profession de soldat et non de cultivateur et surtout, 10 ans plus tard, quand la Préfecture des Deux-Sèvres demande aux édiles du département de lister les victimes de la guerre 1870-1871, le maire de Viennay met en 1er des 5 victimes de sa commune les noms et prénoms de Jules INGREMEAU.

Les victimes de la guerre de 1870 ne sont pas toutes décédées sur le front, loin de là. La guerre fit aussi de nombreux blessés et malades (suite aux contagions) qui purent revenir près de chez eux. Tous ne guérirent pas. Ainsi, 374 soldats ou mobiles des Deux-Sèvres sont décédés dans leur département de naissance durant les quelques mois du conflit et aussi ceux qui suivirent. Beaucoup sont morts à l’hospice ou à l’hôpital mais aussi pour certains dans leurs foyers.
Ce fut peut-être une petite consolation pour les familles de pouvoir accompagner dans leurs derniers instants, un fils, un frère… tels Hippolyte NICOLLAS à Sepvret, Jean-Baptiste PETIT à Sainte-Pezenne, Auguste Louis BERNARD à Saint-Varent…
au bonheur du retour, la mort qui s’en suit doit être terrible à vivre
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Ils sont tous morts finalement. tu ne nous laisses aucun espoir ! Mais comme ce #ChallengeAZ est bien raconté, il faut le suivre
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C’est sûrement une vision un peu négative de la chose militaire qui m’a fait raconter les morts plus que les vivants. La guerre de 1870 n’avait aucun sens et j’y ai vu des victimes plus que de héros. Il y a quand-même Victor Germain et 1 ou 2 autres à venir qui s’en sont sortis parmi ceux que j’ai choisis.
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