
Être blessé (à mort) à la bataille de Beaune-la-Rolande
Jean-Baptiste PAYNOT nait à Boismé le 29 novembre 1848, fils de René PAYNOT, métayer, et de Marie MARTINEAU son épouse. En 1868, le jour de la conscription à Bressuire, il habite toujours Boismé où il exerce la profession de cultivateur. Il mesure 1 mètre 68, sait lire et écrire, il a les cheveux et sourcils châtain foncé, les yeux bleus, le front couvert, le nez moyen, la bouche moyenne, le menton rond, le visage ovale et le teint coloré. Il ne tire pas un numéro qui l’aurait obligé à faire son service militaire.
Deux ans plus tard, quand la guerre à la Prusse est déclarée, il est mobilisé. Il rejoint les gardes mobiles des Deux-Sèvres et suit leur parcours : départ en train de Niort vers le front de l’Est le 24 septembre, combats à La Bourgonce (Vosges) le 6 octobre, repli à pied jusqu’à la ville de Besançon atteinte le 16 octobre. Le 8 novembre, les soldats deux-sévriens repartent à pied puis en train vers la Loire envahie par les Prussiens. De nombreux combats opposent alors les 2 armées.
Ainsi, les Deux-Sévriens du 34e régiment d’infanterie sont engagés dans la bataille de Beaune-la-Rolande (Loiret) le 28 novembre 1870. Elle débute à 6 heures du matin par une attaque française. Malgré sa supériorité numérique et la vaillance des zouaves pontificaux, le général CROUZAT ne parvient pas à briser la résistance de l’ennemi retranché dans la ville, à l’abri derrière les murailles et le cimetière. Vers 15 heures 30, les gardes mobiles se lancent à l’assaut de la ville, mais l’attaque tourne au désastre à la nuit tombante. Les clairons sonnent la retraite et les Français se retirent. C’est une nouvelle défaite pour l’armée française qui déplore un millier de morts ou disparus, 3 500 blessés et prisonniers.
Ce jour-là sont décédés entre autres Alexandre BLAIS de Lezay, Pierre Élie GAUDIN de Cirières, Raoul GAULLIER de SERNEMONT de Maisontiers… mais pas Jean-Baptiste PAYNOT ou du moins pas encore. Il est blessé d’un coup de feu à l’épaule droite. Les médecins qui le soignent constatent : « Plaie pénétrante de l’épine de l’omoplate droite, plaie fistuleuse, gêne des mouvements du bras. » Il survit donc à sa blessure. Il est réformé et perçoit même une gratification pour cause de blessure. Il est vivant en 1872, puisque recensé dans sa commune, et sans doute encore en 1876 mais il décède avant 1881. Bien que sa mort soit très tardive, le Cercle généalogique des Deux-Sèvres a intégré Jean-Baptiste PAYNOT au Mémorial des soldats victimes de ce conflit. En effet, début 1881, le maire de Boismé a mis son nom sur la liste des 6 victimes de la guerre de 1870 de sa commune en précisant « par suite de blessures à Beaune-la-Rolande ». Il reste toutefois un mystère à éclaircir : je n’ai pas trouvé où et quand précisément est mort Jean-Baptiste PAYNOT.
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