
Casser sa pipe prisonnier en Allemagne
Charles QUINCARLET est né le 10 février 1843 à Exoudun, fils de Jean Quincarlet, journalier, et de Marguerite CHARRAULT son épouse. En 1863, au chef-lieu de canton, La Mothe-Saint-Héray, le jeune cultivateur tire un mauvais numéro et doit partir pour 7 ans de service militaire. Il est considéré comme propre au service malgré une faiblesse de poitrine observée. Il a les cheveux et sourcils châtains, le front couvert, les yeux roux, le nez moyen, la bouche moyenne, le menton rond, le visage ovale et le teint coloré. Il mesure 1 mètre 68 et sait lire et écrire.
Il appartient encore à l’armée active quand la guerre est déclarée. Il est alors chasseur de 2e classe dans le 8e régiment de chasseurs à cheval, 9e escadron. Ce régiment fait partie de l’armée de Châlons de Mac-Mahon et il participe à la bataille de Beaumont dans les Ardennes le 30 août 1870. C’est une déroute de l’armée française qui a 1 800 soldats tués ou blessés et 3 000 disparus dont 2 000 prisonniers. Est-ce ce jour-là que Charles QUINCARLET est fait prisonnier ? C’est bien possible car, dès la mi-septembre, on retrouve sa trace dans un camp de prisonniers à Dresde.

(source : la guerre de 1870 en images)
La guerre de 1870 a fait de nombreux prisonniers français. On estime à presque 400 000 leur nombre (à comparer aux moins de 40 000 Allemands). 80 000 furent capturés lors de la chute de Sedan le 2 septembre. Les Allemands ont dû alors improviser de nombreux camps dans tout le pays, face à l’afflux des soldats français prisonniers. Leur survie fut difficile à cause de carences alimentaires, de conditions d’hygiène désastreuses, d’un hiver très rigoureux et parfois de mauvais traitements de la part des gardiens. 18 000 soldats français sont décédés en captivité. Une fois la paix signée, le retour des survivants a commencé en mars 1871 et s’est étalé jusqu’au mois d’août.
Charles QUINCARLET atteint du typhus entre à l’ambulance de réserve numéro 112 de Dresde le 17 septembre 1870. Il y décède presque un mois plus tard, le 12 octobre, à l’âge de 27 ans. Pour le département des Deux-Sèvres, Généa79 a trouvé 109 soldats décédés dans différents camps disséminés sur le territoire ennemi, un chiffre forcément en dessous de la vérité. Parmi eux, il y avait Antoine AIMÉ de Coulonges-sur-l’Autize décédé à Torgau, François AUBINEAU de Saint-Clémentin mort à Spandau ou Victor Benjamin BAUDRIT d’Adilly défunt à Darmstadt.
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