
Ne pas être sauvé à Saint-Sauveur
Louis SABOURIN est né le 12 août 1844 à Sainte-Blandine, fils de Jacques SABOURIN, cultivateur, et de Madeleine GAUTIER. Je n’ai pas trouvé son nom sur les listes cantonales de tirage au sort. Il semble avoir évité le service militaire de 7 ans et donc avoir été rappelé quelques mois après la déclaration de guerre à l’Allemagne, sans doute en août 1870, puisque l’armée active ne suffisait plus à contenir l’avancée des troupes ennemies.
Il fait sans doute quelques jours de préparation dans le courant du mois d’août avant de partir par le train de Niort vers Épinal et le front comme la plupart des mobiles des Deux-Sèvres. Est-il blessé lors d’une bataille ? Tombe-t-il malade ? Toujours est-il qu’il décède le 19 février 1871, loin du front, à l’ambulance de l’abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte dans la Manche.
La Manche a sans doute servi de base d’évacuation de blessés et de malades. Les registres d’état civil de ce département contiennent pour l’année 1871 de nombreux noms de soldats venus de toute la France, morts alors qu’ils étaient soignés dans différents hospices et hôpitaux mais aussi hébergés chez des particuliers. Cela concerne au moins une vingtaine de communes parmi lesquelles Cherbourg, Carentan, Cretteville, Coigny… Saint-Sauveur-le-Vicomte semble particulièrement mis à contribution avec son hospice et aussi son ambulance installée dans une abbaye. Peut-être était-elle vouée à isoler et soigner des malades contagieux. La cause des décès n’est jamais précisée.
Louis SABOURIN n’est pas le seul Deux-Sévrien à devoir mourir dans le département de la Manche, à l’arrière des combats. Pas moins de 114 autres y décèdent. 25 d’entre eux succombent à Saint-Sauveur-le-Vicomte qui semble avoir accueilli beaucoup de soldats deux-sévriens. À eux seuls, ils représentent le quart des 101 décès de militaires enregistrés après la guerre dans cette commune. Parmi eux, il y avait Édouard AUBRIT de L’Absie, François LEVESQUE de Fontenille ou encore Jean MENARD de Saint-Maixent-de-Beugné…
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