
Être parmi les premières victimes
Sans grande surprise, il n’y a pas de soldat dans le Mémorial des soldats des Deux-Sèvres dont le nom commence par W. Je ruse donc un peu pour évoquer Jean François « Eugène » BOUTIN, né le 15 septembre 1846 à La Chapelle-Thireuil. Il est le fils de François BOUTIN, bordier, et de Marie CHOUC. Où réside-t-il l’année de ses 20 ans. Je ne le trouve pas sur les listes du des cantons de Coulonges-sur-l’Autize, Champdeniers et Secondigny ? Habite-t-il en Vendée toute proche ?
Il semble avoir tiré un numéro l’obligeant à faire son service militaire puisque, en 1870, il appartient à l’armée active, au 50e régiment d’infanterie. Ce régiment participe aux premiers combats de l’armée française à Wissembourg, Frœschwiller et Sedan.
Eugène BOUTIN a donc pris part à la 1re grande bataille de la guerre franco-prussienne le 4 août 1870 à Wissembourg (Bas-Rhin) tout près de la frontière. 8 000 soldats français affrontent 60 000 soldats allemands. Malgré une résistance opiniâtre, les troupes françaises sont débordées et doivent se replier. L’ennemi peut désormais entrer en France. Cette bataille préfigure beaucoup d’autres où les mêmes causes vont produire les mêmes effets : le commandement français est souvent hésitant voire divisé, nos troupes se font surprendre faute de mission d’éclairage, les fusils français (les Chassepot !) sont certes supérieurs mais l’artillerie allemande a l’avantage car elle dispose de nombreux canons. À Wissembourg, 2 300 Français ont perdu la vie sur ce 1er champ de bataille.
Sur la feuille de renseignements remplie par le maire de La Chapelle-Thireuil en 1881, il écrit qu’Eugène BOUTIN est mort à Wissembourg d’un coup de fusil à la poitrine le 27 août 1870. Il avait 24 ans. Je retrouve son acte de décès à cette date dans les registres d’Altenstadt, commune toute proche du lieu de la bataille. Il y est confirmé qu’il est bien mort à la suite des suites des blessures reçues au combat du 4 août. Il fait donc partie des toutes premières victimes de la guerre de 1870 tombées durant cette première bataille comme 2 autres Deux-Sévriens, Charles RAGUY de Thénezay et Henri ROUSSEAU de Parthenay.
Votre commentaire