
Pierre Chapeau a 44 ans en 1872, il est chef d’équipe au chemin de fer. Le recensement m’indique qu’il vit au puits Sainte-Marie avec sa jeune épouse, Julie Baillet, 26 ans, ainsi que 2 enfants de 13 et 7 ans, Perrine et Pierre Chapeau. Sa belle-mère, Perrine Lainé, qui a 70 ans demeure avec la famille. Pierre serait né à Angers ainsi que les 2 enfants et Julie Baillet dans un village voisin de Saint-Laurs, à Béceleuf.
En réalité, Pierre Chapeau est né à Oudon en Loire-Atlantique, il est fils d’un autre Pierre Chapeau, laboureur, et de Renée Colineau. Le couple parental a 6 enfants, l’aînée Marie voit le jour un mois avant le mariage de ses parents. La famille demeure à Oudon et c’est là que les parents décèdent. Les 2 fils de la famille travailleront tous 2 au chemin de fer, on peut supposer que la ferme était trop petite pour faire vivre les enfants et qu’il fallait trouver du emploi ailleurs. Pierre passe son enfance à Oudon En 1858 il se marie Perrine Besnard à Trélazé dans le Maine-et-Loire. Il a 30 ans et est employé au chemin de fer. Quant à Perrine, elle travaille avec ses parents à la ferme familiale. L’année suivant, une petite fille, Perrine, naît.
À Trélazé, on exploite l’ardoise depuis le début du XVe siècle. À la périphérie d’Angers, ce bourg verra au XVIIIe, puis au XIXe l’essor de ses carrières d’ardoises. C’est d’ici que viennent les ardoises des châteaux de la Loire et de bien d’autres bâtiments en France. Comme partout ailleurs, il faut acheminer la production vers les lieux de constructions. L’arrivée du chemin de fer va permettre de faciliter et d’accélérer le transport. La gare est mise en service en 1849, elle se situe sur la ligne Tours – Saint-Nazaire, le transport des ardoises constitue sa principale activité.

Après Trélazé, Pierre et son épouse partent dans le Morbihan, à Saint-Perreux, près de Redon. C’est là que naît Pierre, leur fils. Il est possible qu’il ait eu d’autres affectations avant de rejoindre Saint-Laurs. Quand la famille arrive dans notre commune, Pierre est à nouveau chef d’équipe au chemin de fer et Perrine est garde-barrière. Ils demeurent au puits Sainte-Marie. La mère de son épouse, Perrine Lainé, veuve, a fait le voyage avec eux. Tout pourrait bien se passer mais le 22 février 1871, Perrine décède à 36 ans. Pierre, père de 2 enfants en bas âge, se remarie 5 mois plus tard avec Julie Baillet, la fille de paysans du village voisin de Saint-Maixent-de-Beugné. Julie rejoint son époux dans sa maison du puits Sainte-Marie et s’occupe des enfants. La famille est là au recensement du début 1872: Pierre et ses 2 enfants, sa seconde épouse, Julie Baillet et Perrine Lainé sa belle-mère. Peu de temps après, en septembre 1872, Julie accouche d’une petite Léontine.
Comme pour les ardoises de Trélazé, l’arrivée du chemin de fer à Saint-Laurs a facilité le transport et la commercialisation du charbon. La gare de Saint-Laurs est mise en service en 1868 et, très vite, un embranchement est ouvert qui permet de relier directement les puits Sainte-Clotilde et Sainte-Claire à la gare.

Les affectations se poursuivent pour Pierre qui travaille ensuite au Breuil-Barret en Vendée, toujours comme chef d’équipe. Pourtant, à la fin de sa carrière, il vient prendre sa retraite à Saint-Laurs et vivre près de la famille de sa seconde épouse. C’est là qu’il s’éteint en mai 1889 à l’âge de 61 ans. Son épouse Julie Baillet lui survit. Après le décès de Pierre, elle rejoint sa fille Léontine, installée au Beugnon à une dizaine de kilomètres de là, avec son mari maréchal et ses 3 enfants. Des 2 enfants du premier mariage de Pierre, l’aînée Perrine épouse un maçon de La Chapelle-Thireuil à côté de Saint-Laurs. Quant à Pierre, il est boulanger à Beuxes, dans la Vienne, où il épouse une jeune fille du village.

Bonjour, J’ai des ancêtres finistériens qui sont allés travailler dans les ardoisières de TRELAZE, comme beaucoup de Bretons, je crois.
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Bonjour Catherine, en effet les carrières d’ardoise ont attiré beaucoup de travailleurs, notamment des Bretons !
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