Littérature et généalogie
Couleur de peau miel : l’adoption.
Jung est un auteur et dessinateur de BD né à Séoul en Corée du Sud en 1965. Abandonné dans une rue de la capitale à l’âge de 5 ans, il est placé dans un orphelinat où il est adopté en 1971 par une famille belge. Dans sa trilogie Couleur de peau : miel, il entreprend de raconter son adoption et son ressenti de déraciné. Si les 3 tomes sont émouvants, c’est surtout celui du début qui intéresse d’un point de vue généalogique. Il est consacré à son enfance, à ses quelques souvenirs d’orphelinat, à son arrivée et ses premières années en Belgique. Il montre les liens parfois difficiles qui l’unissent à ses parents adoptifs, notamment sa mère. Il explique aussi que l’assimilation progressive lui fait perdre en parallèle sa langue, sa culture natale. Mais il ressent toujours comme une blessure le fait de ne rien savoir des ses parents, de sa mère surtout. Il se renseigne sur les raisons de l’adoption de nombreux enfants coréens. Il découvre que tous ces bambins ont été abandonnés pour des raisons raciales (nés de pères soldats américains), sociales (la pauvreté) et sociétales (un pays alors très machiste où une mère célibataire était une honte pour sa famille). Jung a perdu le souvenir de sa mère.
Il comprend très tôt qu’il ne pourra jamais la retrouver, ni savoir qui elle est. Il nous donne alors de très belles planches où il essaie de l’imaginer. Ce manque, il tente de l’apaiser beaucoup plus tard en retournant en 2011 pour la première fois dans le pays qui l’a vu naître. Dans le tome 3, il nous raconte ce voyage et la complexité des sentiments qu’il éprouve. Cette belle histoire vécue fait écho à celles d’enfants abandonnés, mais aussi de déracinés et d’exilés, rencontrés dans nos généalogies et nous aide à comprendre leurs sentiments. En 2012, elle a été adaptée en film. En voici la bande annonce :
Sur le coup, j’ai cru à un article sur Carl Gustav, l’inconscient, les rêves, la psychogénéalogie – quand même ! – mais non, on parle de Couleur de peau : miel dont je n’ai reçu que des échos positifs à sa sortie. Je ne me suis jamais lancé dans la lecture des trois tomes mais en 2012 quand on a beaucoup reparlé de l’histoire avec la sortie du film – de mémoire, c’était à cette période en tout cas – je me rappelle avoir hésité entre Couleur de peau : miel et… Chroniques de Jérusalem. J’ai finalement opté pour le second, sans regretter car ce dernier livre est juste très bon.
Je vais devoir sortir la CB à la fin du Challenge pour prendre toutes les références que vous mentionnez !
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Si c’est pour acheter « Chronique de Jérusalem » à la place, je ne peux pas critiquer ! Du même auteur Delisle et dans un tout autre genre, j’aime beaucoup « Le guide du mauvais père » !
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