Dans l’organisation de la mine, il y a toujours eu un comptable assisté de commis. Avant 1872, Frédéric Labarre, Antoine Sicot, Amédée Schmitt ou Émile Cheminant avaient occupé ce poste. Au recensement de cette année, c’est Pierre Formon qui déclare occuper ce poste.
Pour cette fois, c’est un garçon du terroir qui remplit cette fonction. Pierre Formon est né le 14 novembre 1858 non loin de Saint-Laurs, à Villiers-en-Plaine. Il est le fils d’un couple d’épiciers, Jean Formon et Jeanne Arnault.
En 1853, à l’âge de 27 ans, quand il épouse Catherine Frère, il est cultivateur. L’union est malheureusement brève car Catherine décède 2 ans plus tard. Il se remarie en 1859 à Niort avec Gabrielle Charpentier. Il a complètement changé de métier puisqu’il est desormais employé de l’octroi à Niort. Son travail consiste à percevoir des impôts communaux sur des marchandises arrivant dans la ville ; il est à la fois douanier et comptable.
C’est sans doute cette compétence qui lui permet d’évoluer professionnellement puisque, dès 1862, je le retrouve aux Houillères de Saint-Laurs d’abord commis puis, très vite, comptable. En 1872, il habite au « château » des mines avec sa femme, Gabrielle, et les 2 garçons nés de leur mariage, Xavier 10 ans et Louis 2 ans.
Pierre Formon ne s’arrête pas là puisque, vers 1875, il abandonne son emploi et son domicile aux mines de Saint-Laurs, laissant la place à Paul Briffaud. C’est l’année de la naissance de sa fille Maria Eugénie. Il réside dans la commune toute proche de Saint-Pompain où il se fait construire une belle maison. Il est maintenant fabricant de chaux. Ce nouveau métier est sans doute une opportunité apparue lors de son travail aux mines : les fours à chaux du département fonctionnaient avec la houille extraite de Saint-Laurs.
L’entreprise de l’ancien comptable est florissante. Les fours construits en 1872 sont bien desservis, à proximité de la gare de Saint-Pompain située sur une ligne menant à Niort.
Il y a de nombreux débouchés car la chaux était au XIXe siècle très utilisée. Elle servait bien sûr pour la construction en entrant dans la composition de ciments, mortiers et autres badigeons. Les sociétés d’agriculture la recommandait pour amender les sols et améliorer les rendements agricoles des terrains trop acides. En Deux-Sèvres, il en fallait beaucoup également pour les nombreuses et importantes chamoiseries niortaises. La chaux leur servait pour préparer les peaux avant le tannage : on l’utilisait en bain pour débarrasser les peaux de leurs poils.
Pierre Formon avait sans doute de l’ambition et il a su la réaliser au fil des ans. Ses deux fils lui succèdent à la tête de son entreprise et continuent son œuvre. Quant à Pierre Formon, il décède le 4 février 1900 à Saint-Pompain âgé de 74 ans, après une vie industrieuse bien remplie.
L'arbre de nos ancêtres 
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