
Louis Lardy, 39 ans, est machiniste à la mine sur le recensement de 1872. Il vit à La Caumaillère avec son épouse Fleurestine Pipet et leur fille de 13 ans Fleurence Lardy. Louis est le seul machiniste rattaché aux Houillières à habiter Saint-Laurs.
Louis est originaire de Saint-Laurs. Ses parents sont des bordiers. Ils ont 2 fils, Louis est né en 1832 et Jean l’année suivante. Leur père meurt jeune, à 29 ans, les enfants ont 2 et 3 ans. Leur mère, Jeanne Courtin, qui n’a que 26 ans, ne se remarie pas. La vie n’a pas dû être facile pour cette jeune veuve et ses 2 garçons ont sans doute pris assez tôt le chemin de la mine. En tout cas, au moment de leur mariage, tous 2 travaillent à l’extraction du charbon.
Jeanne Courtin décède à 47 ans, un mois avant le mariage de son fils aîné. En janvier 1857, Louis épouse Fleurestine Pipet, une jeune fille du village, il a 24 ans, elle en a 19. Louis est alors ouvrier-mineur. Mais dès l’année suivante, à la naissance du sa fille Fleurence, il est machiniste. Cette profession il va l’exercer une vingtaine d’année.
On peut dire que Louis Lardy s’est un peu élevé dans la hiérarchie de la mine. Il a sans doute commencé comme galibot avant de passer mineur, puis machiniste. Il avait dû se faire remarquer par des qualités de sérieux pour se voir proposer un tel poste.
C’est un travail bien particulier que celui de machiniste, c’est de lui que dépend la circulation entre le fond du puits et la surface. Il dirige la machine d’extraction. Cet emploi bien payé nécessite calme et vigilance. Le machiniste communique avec l’enchaîneur, placé au fond, et le receveur, placé au jour, au moyen d’un système de cloche, pour savoir quand démarrer l’ascenseur.
La responsabilité importante attachée à cette profession se voit notamment au travers d’un accident. Le 21 février 1862, Jean Lebris travaille à 100 mètres de profondeur, il est occupé à réparer un puits quand il est écrasé par une benne. Le rapport qui mentionne pas de nom accuse le machiniste. Etait-ce Louis Lardy ?
C’est aussi un métier dangereux. Le 18 juin 1889, un autre machiniste Auguste Audurier trouve la mort en tombant dans le puits Saint-Laurent alors qu’il était « dans un position périlleuse ». Dans un courrier adressé au Préfet des Deux-Sèvres par le service des mines, comme souvent en cas d’accident, la direction met en cause « la négligence et la précipitation » de l’employé. Elle laisse le soin à la justice d’apprécier la responsabilité finale. Bien souvent, cette dernière suit l’avis des Houillères et du préfet en attribuant la faute aux mineurs.

La vie familiale de Louis semble plus sereine que sa vie professionnelle. Avec Fleurestine, ils n’ont eu qu’une fille, Fleurence, laquelle épouse à 18 ans Augustin Guilloteau du village voisin d’Ardin. Augustin vient vivre avec sa belle-famille à La Caumaillère. Il y exerce son métier de cultivateur. Le couple donne un unique petit-fils à Louis, Augustin-Julien Guilloteau né à Saint-Laurs en 1878.
En 1881, Louis a quitté la mine pour rejoindre son gendre à la ferme. Toute la famille vit ensemble à la ferme de la Caumaillière. Avec son épouse Fleurestine ils voient grandir leur petit-fils. Louis s’éteint quelques années plus tard en 1900, à 68 ans. Il a eu la chance de voir son unique descendant devenir instituteur. Cela a du être une grande fierté pour celui qui avait été galibot dans ses jeunes années.

Voilà un titre bien trouvé pour cette lettre !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Marie 😉
J’aimeAimé par 1 personne