Ancêtres gardes particuliers dans l’arbre de Raymond : Pierre DAGUISÉ (1802-1888), Hubert DEBORDE.
GARDE-CHASSE : […] Un garde-chasse a deux objets sur lesquels il doit particulièrement veiller, les braconniers & les bêtes carnassières : avec de l’attention & quelquefois de la hardiesse, il arrête les entreprises des uns ; il y a un art particulier à se défaire des autres, qui demande de l’adresse, quelques connaissances, & surtout un goût vif pour les occupations de ce genre. Sans ce goût, il ne serait pas possible qu’un garde-chasse soutînt les fatigues, les veilles, & la vigilance minutieuse qu’exige la destruction des animaux ennemis du gibier.
Encyclopédie Diderot
Garde particulier, c’est un peu plus que le garde-chasse défini par DIDEROT et illustré par la peinture de Constant TROYON. L’artiste s’intéresse davantage à peindre les chiens que l’homme au visage dissimulé par son chapeau qui les commande. Le garde particulier est au service d’un propriétaire pour surveiller ses bois, ses étangs, ses champs, ses prairies… Il est aussi plus qu’un domestique ou un métayer : il dispose d’un agrément officiel qui lui donne le pouvoir de verbaliser, agrément attesté par une plaque ornée de la mention « La Loi ». Je possède celle de mon grand-père Hubert. En plus de cultiver la ferme des Touches de Terves, il devait en assurer la surveillance pour le compte de la propriétaire Octavie COMPAGNON veuve d’Octave BREMAND qui demeurait loin de ses terres, à Coulonges-Thouarsais.
J’ai choisi de raconter un autre garde particulier, Pierre DAGUISÉ, mon sosa 62. C’est une belle histoire d’ascenseur social pourtant bien mal commencée. Il est le fils de Pierre DAGUISÉ un simple journalier, veuf par deux fois, et de sa troisième épouse Charlotte GRELARD. Né en 1802 à La Tardière en Vendée, il ne connait pas son père qui meurt l’année suivante. Sa mère se remarie avec Jean GALARD qui décède en 1814. Quant à sa mère, elle expire indigente en 1825. Pierre a donc dû subvenir très tôt à ses besoins et il est sans doute placé jeune comme domestique. Il ne tombe pas trop mal puisqu’il se retrouve à travailler sur les terres du château de la Ménardière de Saint-Pierre-du-Chemin, propriété d’une riche famille de la noblesse, les d’Asnières de La Châtaigneraie. C’est là qu’il rencontre celle qui va devenir en 1826 son épouse, Monique BONNIN, servante du château. Elle lui donne 6 enfants qui ont la chance de vivre et de grandir.
Après quelques années, mon ancêtre va finir par s’élever socialement en obtenant le titre de garde particulier du château de la Ménardière. Lui qui ne savait ni lire ni écrire va même apprendre à signer, d’une écriture maladroite.
Pierre DAGUISÉ acquiert son nouveau poste vers 1840, sans doute grâce à l’appui d’un parent de son épouse, concierge du château. Il lui a fallu être autoritaire pour réprimander les éventuels braconniers, être vigilant pour protéger et surveiller la propriété en complément de ses activités domestiques. Il fait en tout cas l’affaire puisqu’il reste en place jusqu’à ce qu’il prenne ce qu’on appellerait aujourd’hui sa retraite vers 1870. Pierre DAGUISÉ a alors suffisamment d’aisance pour se déclarer propriétaire à Saint-Maurice-des-Noues. Ses enfants ont appris à lire et à écrire, se sont mariés et ont pu pour certains envisager d’autres métiers que cultivateur : Louis-Pierre est garde champêtre, Firmin facteur et Armand cabaretier. Au terme d’une vie longue et bien plus heureuse que son enfance le laissait présager, Pierre DAGUISÉ s’éteint en 1888 à l’âge de 86 ans.




Je suis tombée fin octobre sur un chouette acte concernant un ancêtre garde forestier. Je prévoirai un billet à ce sujet, mais après le ChallengeAZ 😅
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Ce doit être une fonction agréable pour celui qui aime la forêt, les chiens et la nature. Il faut se montrer diplomate rigoureux avec les contrebandiers.
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