En questionnant ma mère, j’ai appris que son arrière-grand-père, Eugène Nueil (1847-vers 1927) se déclarait hongreur à Terves. Ses trois frères, Omer, François et Théodore exerçaient le même métier, le premier à Noirlieu, le deuxième à Noirterre et le troisième à Terves. Hongreur fait partie de ces métiers disparus. Il consistait à castrer les chevaux ! Le but était d’avoir des bêtes plus calmes pour les travaux des champs.

On ne pouvait pas vivre de cette unique activité, même si elle était sans doute importante car la France rurale, à la fin du XIXe siècle, dépendait toujours de l’énergie animale. Les 4 frères Nueil étaient donc aussi cultivateurs. L’activité de hongreur était un savoir-faire familial, sans doute transmis de père en fils. En effet, au hasard des actes, j’ai trouvé que leur père, Jean Nueil (1798-1863), était, outre sabotier, vétérinaire et médecin, et que leur grand-père, Jacques Nueil (1754-1815), était « traiteur de bestiaux », vétérinaire et médecin.
Penser que la même personne pouvait autrefois donner des soins aux malades ainsi qu’aux animaux et aussi castrer les chevaux ne nous rassure pas aujourd’hui. Cependant, ces aïeux avaient un peu d’instruction et ils étaient sans doute bien utiles dans des villages où soigner le bétail était aussi important que soigner les hommes. Alors, si on savait un peu faire les deux…