Nos ancêtres se devaient-ils d’assurer leur descendance, est-ce le poids de la religion ou bien l’absence de contraception ? Quoi qu’il en soit, certaines femmes autrefois se retrouvaient enceintes de très nombreuses fois. Cela ne signifiait pas toujours des familles nombreuses, car la mortalité infantile faisait alors des ravages. Quand j’explore mon arbre généalogique, le « record » de paternités est détenu par mon aïeul Nicolas Charrier avec 17 enfants : d’abord 11, entre 1687 et 1704 à Saint-Clémentin, nés de son premier mariage avec Marie Gauffreteau, puis 6, entre 1707 et 1716 à Saint-Clémentin et aux Aubiers, nés de son deuxième mariage avec Marie Boassé. Cependant, il faut bien reconnaître que ce sont les femmes qui portent les enfants le temps des grossesses. Si je retiens l’aspect du plus grand nombre de maternités, il faut sans doute plaindre autant qu’admirer 5 de mes aïeules qui ont chacune mis au monde 14 enfants :
- Jacquette Savary, épouse de Jacques Daunis, de 1657 à 1679 à La Chapelle-Saint-Laurent,
- Françoise Paynot, épouse de Pierre Gauffreteau, de 1718 à 1738 à Terves,
- Louise Guedon, épouse de Pierre Guérin, de 1651 à 1675 à Terves,
- Aubine Grolleau, épouse de Benoît Charruault, de 1624 à 1647 aux Cerqueux-de Maulévrier (actuel Maine-et-Loire),
- Marie-Anne Durand, épouse d’Antoine Caillaud, de 1703 à 1728 à Treize-Vents (actuelle Vendée).

Faute de sources, pour cette dernière famille, je ne peux que deviner quelle était la vie de ce couple et de ses enfants. Marie-Anne Durand et Antoine Caillaud se sont mariés jeunes, avant 1702. Elle n’a peut-être pas 16 ans et il en a 26. Ils habitent et travaillent ensemble d’abord à la métairie de la Guidouaire durant douze ans jusqu’en 1714, puis à la métairie de la Boisnière jusqu’à leur décès. Ils ont un premier enfant, Mathurin, qui naît en 1703 mais décède très vite. 13 naissances, surtout des garçons, suivent entre 1705 et 1728. Il fallait que la mère travaille et aussi élève des enfants dans un état de grossesse quasi permanent sur cette période. J’ai pu retrouver le destin des 5 aînés, dont mon ancêtre Pierre Caillaud, je sais qu’ils ont atteint l’âge adulte et qu’ils ont eu un peu d’instruction, puisque la plupart des garçons savent signer. Malheureusement pour les 7 enfants suivants, je n’ai pas d’autre trace d’existence que les actes de baptême. Sont-ils décédés tôt, sont-ils partis ailleurs ? Pour le moment, je ne peux pas le savoir. J’ai par contre trouvé l’acte de décès du dernier enfant, Charles, né en 1728 et décédé en 1743 à l’âge de 15 ans. Les 2 parents ont la chance d’être présents aux mariages de plusieurs de leurs enfants : Marie-Anne se marie en 1737, puis Ambroise en 1741, Louis en 1745 et Pierre en 1748. Cette vie sans doute difficile, ponctuée de nombreuses naissances, n’a pas empêché les désormais grands-parents de vivre plutôt longtemps pour l’époque : en présence des enfants, Antoine Caillaud âgé de 74 ans est inhumé en 1750 à Treize-Vents, et son épouse Marie-Anne Durand âgée de 73 ans est enterrée dans la même paroisse neuf ans plus tard.
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