Par son mariage avec Louis Hurtault, Louise Madeleine Vapaille devient la petite-fille par alliance de François Sauquet et Christine Faraud, mes ancêtres à la dixième génération.
Si je m’intéresse à elle aujourd’hui c’est qu’elle a longtemps exercé le métier de sage-femme à Niort. D’abord à Sainte-Pezenne, paroisse voisine, puis en ville.
Louise se marie le 3 juillet 1780, elle a 30 ans et épouse Louis Hurtault, un veuf de 16 ans son ainé. Ensemble ils ont au moins une fille, Louise Catherine, qui nait en 1783. Et c’est dans cette même paroisse, devant le curé Texier, qu’elle prête serment de sage-femme le 5 juillet 1789, à l’âge de 39 ans.

Sage-femme est l’un des rares métiers féminin de l’époque. Les jeunes femmes sont souvent servantes avant leur mariage, parfois elles deviennent filles de confiance, mais c’est à peu près tout. Sage-femme est la profession féminine par excellence. Une étude des métiers féminins à Châtellerault, toujours dans le Poitou, recense dans cette ville entre 1600 et 1790 une lavandière, une lingère, une mendiante, 4 couturières, 18 servantes et 27 sages-femmes.

Comment Louise a-t-elle été choisi pour exercer cette profession ? Il semble que, quelle que soit la région, le rituel soit le même.
Depuis le XVIIe siècle, l’Église a cherché à pénétrer dans ce huis-clos qu’est la chambre d’accouchement, lieu suspecté d’hérésie. En cette fin de XVIIIe, le rituel est bien en place. Le curé rassemble les femmes les plus vertueuses de la paroisse et leur demande de choisir la plus apte à exercer cette fonction. Les critères de choix sont plus religieux que médicaux, la femme qui va être choisie doit être capable d’ondoyer un enfant en danger de mort.
Louise répond sans doute aux critères, elle a déjà 39 ans, elle est mère et doit mener une vie irréprochable, loin de l’hérésie protestante encore présente dans la ville. A-t-elle des connaissances médicales ? Rien ne le prouve, cependant elle est jeune, elle n’a que 39 ans, elle doit avoir des compétences acquises auprès d’autres matrones et a sans doute déjà aidé des femmes à accoucher.
Louise va exercer cette profession pendant plus de 30 ans puisqu’elle meurt à l’âge de 72 ans. Son acte de décès mentionne sa profession.

Sources utilisées :
- Femmes, villes et travail en France dans le deuxième moitié du XVIIIe siècle
- Être sage-femme au XVIIIe siècle
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