La Challenge AZ est terminé, je laisse Raymond se reposer et je prends le relais pour un court article avant de vous laisser pour quelques semaines de vacances !

Parmi les lieux de résidence de mes ancêtres, figure la commune la plus petite et la moins peuplée des Deux-Sèvres , Puihardy*. Sa superficie est de seulement 118 hectares. Sur la carte de Cassini elle apparait comme un village.
À l’époque des relevés, entre 1756 et 1789, elle compte à peine plus de 100 habitants, un chiffre qui reste stable jusqu’à la fin du 19e siècle. On voit aussi que le village dispose d’une église. Au milieu du 18e, la paroisse peut s’enorgueillir de son lieu de culte et de sa cloche, mais quelques années avant ce n’était pas le cas.
En 1700, l’évêque de la Rochelle est en tournée épiscopale et il s’arrête à Puihardy. Devant le mauvais état de l’église, il alerte le prêtre et le châtelain de Fenioux, Claude-Louis de Raoul. Ce dernier accepte de financer les réparations et de faire fondre une cloche si on construit dans l’église une chapelle funéraire pour lui et sa famille. Un an plus tard, les travaux de restauration sont terminés mais point de cloche ! Il faudra attendre 1739 et la venue d’un fondeur dans la région, peut-être Jean Le Brun, pour qu’elle soit réalisée. C’est à cette date qu’elle est installée et baptisée par le prieur de la paroisse.
La cloche a dû sonner pour le mariage de Jean Magloire Boutheron avec Marie Gabrielle Godard le 8 février 1752. Jean Magloire est « chirurgien », il est le fils d’Angélique Marchay et de François Boutheron, notaire, souvent présent comme témoin sur les actes de mes ancêtres à Saint-Laurs.
Pendant plus d’un siècle, la cloche ponctue toutes les cérémonies religieuses mais sert aussi à alerter la population comme l’explique la maire de la commune en 1852 : « Notre cloche a sauvé bien des habitants de la commune en 1793 surtout, année au cours de laquelle nous avons eu à souffrir de plusieurs incursions des brigands de Vendée. À leur approche on sonnait la cloche. les habitants se réunissaient. On délibérait s’il fallait se rendre ou chercher son salut dans la fuite. »
Mais la commune est jugée trop petite et elle est annexée à celle voisine de la Chapelle-Thireuil. En 1852, après un long conciliabule, la cloche doit quitter l’église pour celle du nouveau centre bourg. Heureusement, une clause restrictive prévoit qu’au cas où le village retrouve son statut de commune, il puisse récupérer son bien.
C’est chose faite en 1930 et aujourd’hui encore la cloche, baptisée en 1739, sonne pour les quelques 73 habitants (ils n’étaient que 30 en 2006) de la plus petite commune des Deux-Sèvres, si petite que je n’ai pas encore pu trouver de carte postale la concernant…

* Si Puihardy est la plus petite commune du département, on trouve son nom écrit de trois façons différentes : Puy Hardy, Puihardy et Puyhardy !
Sources :
Maurice Poignat. Le pays niortais : Niort – Prahecq – Coulonges. Éditions Projets, 1982
Bulletin de la société historique et scientifique des Deux-Sèvres. Tome 6, 22e année, 1933, page 258 à 267
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