Je peine depuis longtemps sur ma lignée agnatique. Je n’arrive pas à trouver les parents de mon sosa 128, Jacques Morisset. J’ai son acte de mariage avec Marie Savineau, en 1741, paroisse du Busseau, mais, alors que le père de Marie est cité, aucune mention de parents pour Jacques. Les seuls témoins pour l’époux sont Antoine Esserteau, notaire, et 3 cousins issus de germains : Jacques Mesnard, Pierre Prunier, charpentier, et Jean Prunier, journalier. L’acte m’apprend que Jacques Morisset est journalier et qu’il est domicilié paroisse de Saint-Maixent-de-Beugné. Enfin, on y trouve plusieurs signatures parmi lesquelles celles de Jacques Morisset (mon sosa 128 ?), Jacques Mesnard et Pierre Morisset.

À priori, plusieurs pistes s’offrent à moi.
Celle du notaire :

Sa présence au mariage laisse supposer qu’il y a eu un contrat de mariage. J’ai donc recherché un notaire portant ce nom. Dans la liste des notaires sur FranceGenWeb, le seul Esserteau se prénomme François et est notaire à Niort en 1625. J’ai plus de chance en me rendant aux Archives départementales des Deux-Sèvres. Je découvre un Antoine Esserteau notaire au Busseau, hélas ! les actes sont non communicables et ils concernent la période 1716-1730, les AD79 ne disposent pas d’actes ultérieurs.
Celle des signatures :
Je suppose que la signature Jacques Morisset peut être celui de mon sosa 128 et celle de Jacques Mesnard ne me donne rien pour l’instant. Me reste celle de Pierre Morisset. Son paraphe me permet de le retrouver facilement, c’est quelqu’un qui figure dans mon arbre, il est chaulier ( il travaille ou exploite un four à chaux) à Saint-Laurs. Il descend d’une famille que je connais bien (des chauliers de père en fils) et est le petit-fils de mes sosas 576 et 577 Pierre Morisset et Élisabeth Mitard.
Celle des cousins issus de germains :
Jean et Pierre Prunier, respectivement journalier et charpentier. Ils portent un nom très répandu et j’en croise beaucoup dans ma généalogie. Toutefois, le métier de charpentier est plus rare. Je ne rencontre qu’un seul Pierre Prunier qui exerce ce métier ; de plus, il vit à Saint-Maixent-de-Beugné et est le fils de Jean Prunier et Catherine Morisset. Vu l’âge supposé de Catherine et de mon Jacques Morisset, on peut penser qu’il s’agit de la grand-tante et du petit-neveu. Mais pour l’instant ces époux Prunier-Morisset ne m’apportent aucune information pertinente car leur acte de mariage, à Saint-Laurs en 1688, est rédigé par la curé Poisblant qui va officier de nombreuses années dans cette paroisse mais qui ne note jamais les parents des époux ! Il s’agit d’un second mariage pour Jean et Catherine, on peut supposer qu’il existe un contrat de mariage d’autant qu’au moins un des enfants du premier mariage est vivant. Hélas ! là encore les AD79 ne disposent pas d’archives notariales pour ce territoire.
Par ailleurs, j’ai cependant pu déduire que Catherine, dont je ne connais pas les parents, appartient à la fratrie de François Morisset mon sosa 1658. Ils sont au moins 4 autres frère et sœurs avec descendance. Pourtant, je ne trouve qu’un seul petit-neveu qui s’appelle Jacques Morisset. C’est le petit-fils de François, fils de Jean Morisset et Anne Girard. Mais malgré mes recherches je ne sais pas aujourd’hui s’il est mort en bas âge ou s’il s’est marié. Pourtant, comme sa fratrie est nombreuse, je devrais trouver des témoins plus proches que des cousins issus de germain ! Encore une piste peu concluante…
Celle du patronyme.
L’union est célébrée au Busseau en 1741, Marie a environ 18 ans, on peut penser que Jacques a au moins 18 ans et sans doute moins de 30 ans (même si cette dernière hypothèse reste fragile puisqu’il peut être plus âgé, notamment s’il est veuf). Malgré cela,

si je conserve cet encadrement d’âge, Jacques est né entre 1711 et 1723. Une recherche sur les Jacques Morisset à Saint-Maixent-de-Beugné et dans les paroisses environnantes m’a permis de retrouver 4 « Jacques Morisset » mais il peut en exister d’autres. Après analyse, un seul semble intéressant, il s’agit du fils de Jacques Morisset et Jeanne Barraud né en 1713 à St-Maixent-de-Beugné. Cette hypothèse est plus plausible que les autres car Jacques est le seul enfant de ce couple. Son père meurt avant sa naissance. Sa mère se remarie et elle a une fille de son second mariage. En 1741, à la date du mariage Morisset-Savineau, Jeanne Baraud est elle aussi décédée, son second mari l’est sans doute et la fille issue de ce couple n’est pas encore mariée. Si cet enfant né en 1713 est mon sosa 128, cela peut expliquer l’absence de famille proche à son mariage. De plus, si Jacques Morisset et Jeanne Baraud sont ses parents, je sais que Jeanne est la fille de Pierre Baraud et Françoise Prunier, et 2 Prunier sont témoins au mariage. Si pour l’instant je ne peut pas relier avec certitude les 2 familles Prunier, c’est à ce jour ma piste la plus sérieuse.
Celle de la descendance
Pour l’instant, elle vient conforter celle du patronyme. Parmi les actes de mariages des enfants de Jacques Morisset et Marie Savineau, celui de leur fils Pierre en 1791 avec Catherine Bachelereau précise 2 témoins du côté du marié, l’un est le sacristain et l’autre se nomme Louis Noël, mais sans mention de lien familial ou amical. Toutefois, je sais que Jeanne Baraud a une demi-sœur, Perrine, laquelle épouse Pierre Noël, ce couple a 2 fils, Louis-Pierre et Louis, et un petit-fils Louis-Pierre. L’un d’eux est peut-être le témoin du mariage de Pierre et Catherine.
Néanmoins, et malgré toutes ces pistes, je n’ai à ce jour aucune certitude et je ne peut pas assurer que mon ancêtre descend du couple Jacques Morisset – Jeanne Baraud. Il me faut entreprendre de nouvelles recherches (Jacques est peut-être veuf quand il épouse Marie Savineau. Qui est Jacques Mesnard le cousin issu de germain ?) et il me faut consulter d’autres actes (les tables de donations et partages…) Mon sosa 128 va encore me demander de longues heures de recherches, mais c’est là tout le plaisir du généalogiste, cette quête incertaine et passionnante.