J’ai découvert l’existence de Louise Lormaud en cherchant sur la famille de Charles Morisset et Jeanne Babin (mes sosas 72 et 73).
Charles et Jeanne se marient en 1791. Lui est originaire de La Chapelle-Thireuil et elle de Saint-Maixent-de-Beugné, 2 villages distants de 6 kilomètres. Après leur mariage, le couple de bordiers s’installe au hameau de Faurs, lequel est rattaché à Saint-Maixent-de-Beugné et à Saint-Laurs. Ils ont 12 enfants, 8 garçons et 4 filles. Au moins 4 meurent jeunes. Je descends de Jacques, leur 4e fils. Mais je me suis intéressée à la vie de tous ses frères et sœurs.
Le second enfant de Charles Morisset et Jeanne Babin est une fille, Marie. Elle naît en 1794, mais ce n’est qu’en 1834, à l’âge de 40 ans, qu’elle épouse Jean Bienvenu, veuf de Louise Lardy, lui même âgé de 37 ans.
Dans un premier temps, je n’en ai pas trouvé trace d’enfant. J’ai alors orienté mes recherches sur le décès de Marie que j’ai fini par trouver à Saint-Laurs le 15 novembre 1877. Le registre m’apprend que Marie est veuve (Jean Bienvenu est décédé en 1862). Je remarque aussi que le déclarant est François Robin son gendre

Cette information me permet de supposer que ce François Robin est l’époux d’une demoiselle Bienvenu, fille de Jean et de l’une de ses 2 épouses Louise Lardy ou Marie Morisset.
Cependant, impossible de trouver le mariage du susdit gendre.
J’envisage alors une autre hypothèse, Marie Morisset a épousé un veuf, Jean Bienvenu, peut-être était-elle elle aussi veuve puisqu’elle avait déjà 40 ans. Leur mariage ne fait pas mention d’une première union, mais il peut s’agir d’un oubli ! Je décide alors de partir en quête de cette hypothétique union. Ma recherche reste vaine, ce qui ne veut pas dire qu’un tel mariage n’existe pas.
Je me retourne alors vers le gendre et cherche tous les mariages d’un François Robin dans les paroisses déjà évoquées. Je finis par trouve l’acte de mariage de François Robin avec une jeune fille nommée Louise Lormaud (ou Larmand) à Saint-Laurs le 12 octobre 1840. Sa consultation me procure d’autres informations. Louise Lormaud est la fille naturelle de Marie Morisset, sans mention de date de naissance.

Cependant, je reste prudente, des Marie Morisset j’en ai pléthore ! Heureusement, les témoins de la jeune femme sont 2 oncles, Joseph Dieumegard et Jacques Morisset. Cela me confirme que Louise Lormaud est bien la fille de Marie Morisset, l’épouse de Jean Bienvenu.
Marie a donc eu une fille avant son mariage. Néanmoins, je suis étonnée car elle ne porte pas le nom de sa mère comme bien souvent les enfants naturels.
Je recherche alors des traces d’un dénommé Lormaud (ou Larmand), père de l’enfant. Une piste qui ne me mène nulle part.
Je reviens alors aux archives pour en savoir plus sur le couple François Robin et Louis Lormaud. Mais aucune trace d’un enfant ! Je passe aux décès et là j’ai plus de chance. Je trouve d’abord celui de François le 24 mai 1872 à La Bruyère de Saint-Laurs. Il y est noté qu’il est l’époux de Louise Lormaud. Enfin, je découvre celui de Louise, le 11 juillet 1889 à La Bruyère de Saint-Laurs.

Toutefois, la lecture de ce dernier me fait douter. Le déclarant de ce décès est un dénommé Célestin Coirier, fils du mari et Louise y est enregistrée comme épouse de Charles Coirier et fille de Marie Morisset et de père inconnu.
Erreur de personne ? Nouvelle piste ?
Me voilà partie à la recherche d’un mariage entre Charles Coirier et Louise Lormaud… que je découvre bientôt à Saint-Maixent-de-Beugné le 23 avril 1873. Louise y est appelée Hermaud (et non plus Lormaud) pourtant c’est bien elle puisqu’elle est veuve de François Robin. Et surtout le registre me donne sa date et son lieu de naissance à Saint-Maixent-de-Beugné le 15 janvier 1819. En revanche, sa mère n’y est pas mentionnée, elle est fille majeure et naturelle de parents inconnus. Je me tourne donc vers le volume des naissances. Et j’en apprend bien plus à sa lecture.


Le 15 janvier 1819, à 6 heures du matin, 2 hommes trouvent « sur le chemin qui conduit de La Roussière et de La Bazinière, au bout de la chaussée du moulin, sur une pierre au pied d’un ormeau… » une petite fille abandonnée.
Le maire décrit les vêtements de l’enfant et estime que le bébé semble avoir un mois. Comme aucune marque ni mention ne permet de l’identifier, l’édile l’inscrit sous le nom de Louise Lormaud (comme l’arbre qui l’a abrité cette nuit-là au cœur de l’hiver). Le registre relate ensuite ce qu’il advient de l’enfant : « … avons ordonné qu’il fut remis en nourrice chez la nommée Jeanne Babin, veuve de Charles Morisset, demeurant à Faurs de cette commune. »
Louise est donc conduite dans cette famille, en nourrice si l’on en croit l’acte de naissance. Pourtant, quelques années plus tard, lors de son premier mariage, comme à son décès, Marie Morisset, la fille de Jeanne Babin y figure en tant que mère.
Que s’est-il passé réellement ? Marie a-t-elle eu une petite fille hors mariage, qu’elle a caché un temps avant de l’abandonner ? C’est plausible, même si aucune certitude ne viendra sans doute confirmer tout cela.
Voilà une enquête comme je les aime, qui m’a permis de découvrir l’histoire émouvante d’une petite fille abandonnée, mais qui garde malgré tout une part de mystère ! Et vous comprenez maintenant pourquoi il y a un ormeau au début de cet article.
Quelle enquête !! Bravo Sylvie 🙂
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Merci Nat ! Quand les fils veulent bien se démêler, la recherche n’est que du plaisir !
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Très belle enquête ! Merci Sylvie
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Merci Mauricette
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Belle enquête. Aviez-vous pensé à chercher dans les recensements pour cette famille ? Louise y figurait peut-être.
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Non, je n’ai pas dépouillé les recensements. C’est une bonne idée, je vais m’y pencher cela me permettra peut-être d’ajouter de nouvelles informations à mon article. Merci pour le conseil !
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Hélas pas de recensement de 1836 aux AD79 pour Saint-Maixent-de-Beugné !
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Merci ! J’adore … D’autant plus que j’ai un cas presque similaire ou mon aïeule nait et se marié sans pere connu mais decede avec le nom de son pere … C’est un article à venir en cours de rédaction 😉
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Ces histoires surprenantes donnent vie à nos généalogies ! J’ai hâte de lire ton article !
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J’ai beaucoup d’articles en suspens depuis Noël … Je vais àvoir un peu plus de temps ppur reprendre mes recherches et l’écriture des maintenant 🤗
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C’est vraiment ce qui fait le sel de la généalogie : nous visualisons cette famille, nous supposons, imaginons… quel bonheur de fouiller ainsi toutes ces possibilités.
La ténacité paie! Bravo!
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Merci Claudy, ce fut une recherche très plaisante. Mais toi aussi tu sais suivre ces pistes avec ténacité !
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