
J’ai enfin trouvé la signature de Charles Cam, notaire à Neuvy au XVIIe siècle. Il faut dire qu’elle n’était pas facile à découvrir. Décédé avant 1698, les registres de sa paroisse antérieurs à 1717 n’existent plus et il n’y a pas de trace de ses archives notariales aux AD79. Cette signature datée du 30 décembre 1692 me permet de mieux cerner la date de son trépas. Je la cherchais avant tout pour compléter la collection de paraphes de mes ancêtres tabellions. Elle rejoint maintenant celles de François Auditeau († vers 1710 vers Cheffois), Mathurin Besson († 1692 à Voultegon), Guy Coulon († après 1677 vers Genneton), Jean Joly († 1692 au Breuil-Bernard), Paul Normand († avant 1687 vers Foussais) et Jean Rochais († 1676 à Saint-Maurice-des-Noues). J’ai donc bien progressé depuis mon article de 2015, Signature notariale à Voultegon. Je ne me connaissais alors que 3 ancêtres notaires et je cherchais déjà Charles Cam.
Mais, plus intéressant encore que la signature, c’est ce que dit l’acte de baptême où je l’ai découverte (j’ai mis l’orthographe au goût du jour) :
Le trentième jour d’octobre mille six cent quatre-vingt-douze a été baptisé en l’église de Saint-Laurent de Parthenay par moi, vicaire d’icelle soussigné un garçon dont le père et la mère sont inconnus, que l’on m’a dit être né du vingt-huit de ce mois, m’a été présenté aux saints fonds baptismaux par Charles Cam, notaire demeurant au bourg de Neuvy qui l’a nommé Charles [et] la marraine Renée Audebrant qui ont signé. Fait en la dite église les jour et an susdits. J’ai chargé le dit sieur Cam de prendre les soins de cet enfant ce qu’il m’a promis avec la dite marraine qui a déclaré ne savoir signer. Babin, vicaire susdit.

C’est le 1er enfant trouvé que je découvre dans mon arbre généalogique. Qu’est devenu ce petit Charles ? A-t-il survécu ? Mon ancêtre en a-t-il vraiment pris soin comme promis ? A-t-il été adopté ? C’est une possibilité car, parmi les 5 enfants que je connais de mon aïeul, il existe un garçon portant ce prénom.

Voici ce que je sais de la vie de Charles Cam, fils homonyme, adopté ou légitime, de mon notaire de Neuvy. La première mention de son nom est le 14 septembre 1701 à La Chapelle-Saint-Laurent. Parrain dans un acte de baptême où il signe d’une écriture possiblement enfantine, il est précisé qu’il est écolier. J’ai vérifié quel était le sens de ce mot à l’époque. Le dictionnaire de l’Académie française le définit ainsi : qui va à l’école, au collège ou qui apprend quelque chose sous un maître. Il pouvait donc convenir à un enfant de 9 ans allant aux petites écoles, celles où on apprend à lire et à écrire. Son père étant mort depuis au moins 3 ans, d’autres ont dû décider de son éducation : sa mère adoptive ou biologique, Marie Jarriault, est peut-être toujours vivante et il a 4 frères et sœurs aînés qui ont pu suppléer. Devenu adulte, il se marie le 28 août 1714 à La Chapelle-Saint-Laurent avec Anne Geay avec qui il a au moins 2 enfants, puis il s’installe à Azay-sur-Thouet où il exerce le métier de tisserand. Devenu veuf, il épouse le 5 novembre 1740 en secondes noces Marie-Madeleine Roy dans cette paroisse. Il a la joie de voir se marier ses 2 enfants, Louis et Madeleine. Les toutes dernières années de sa vie sont bien tristes. Son fils meurt en 1750 et sa fille en 1753, tous les deux à l’âge de 30 ans. Charles Cam décède peu d’années après ses enfants, le 25 avril 1756, toujours à Azay-sur-Thouet. Son âge n’est pas mentionné sur l’acte de sépulture mais, s’il était le petit garçon trouvé un jour d’hiver 1692 à Parhenay, il aurait eu 64 ans.
Je ne saurais sans doute jamais si le tisserand d’Azay-sur-Thouet est fils légitime ou fils adopté de mes ancêtres, Charles Cam et Marie Jarriault. Ce que j’ai par contre appris, c’est qu’il se trouvait des personnes à la fin du XVIIe siècle qui se préoccupaient du sort d’enfants abandonnés, d’en « prendre les soins ». Mon aïeul Charles Cam, notaire à Neuvy, était de toute évidence un de ces hommes. Dans le registre paroissial de l’église Saint-Laurent de Parthenay, j’ai trouvé bien plus qu’une simple signature, j’ai découvert beaucoup de bienveillance.
A reblogué ceci sur Aïeux sur le platet a ajouté:
On découvre souvent beaucoup plus ce que l’on cherche. Et c’est pour cela qu’on y retourne sans cesse.
J’aimeAimé par 1 personne
Bonsoir,
Je signale cette quittance rédigée et signée par Me CAM. Elle est annexée à un acte reçu par BOURCEAU notaire à Parthenay : Françoise MICHEAU veuve d’Allain ALLARD et son fils Pierre (mes ancêtres) qui vivaient à Bouin reçoivent de Pierre QUINOY avocat en parlement à Parthenay la somme de 1300 livres pour l’extinction et amortissement de la rente générale et hypothécaire de 81 livres 5 sols cédée audit feu Allain ALLARD le 09/02/1683 (not.CAM et BOURCEAU)
A bientôt
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Stéphane. A force de petits détails, je vais finir par en savoir davantage sur mon ancêtre notaire.
J’aimeJ’aime