C’est en faisant des recherches sur une branche un peu oubliée de mon arbre, celle de Marie Provost, épouse de Jacques Charron, que j’ai croisé Simon Robert. Grâce à ce dernier, j’ai fait quelques belles découvertes.
Pourtant, tout avait mal commencé ! Ce bout de branche s’arrêtait avec le mariage de Jacques et Marie, le 21 janvier 1704 à Germond, mais l’acte n’était pas complétement filiatif. Au début de mes recherches je n’ai pas porté beaucoup d’attention aux témoins. C’est en y revenant il y a quelques temps que j’ai pris conscience de l’aide qu’ils pouvaient m’apporter. En effet, sont mentionnés sur l’acte de mariage, le père de l’épouse : Jacques Provost, un oncle : Michel Godeau et un cousin : Pierre Godeau.

Forte de ces quelques noms, j’ai repris mes investigations. Comme Michel Godeau signe et a une signature assez reconnaissable, j’ai retrouvé tout d’abord sa trace sur l’acte de mariage de son fils Pierre (sans doute le cousin cité plus haut) le 14 février 1703 à Champdeniers.
L’acte est filiatif, ainsi j’apprends que Michel Godeau est l’époux de Gabrielle Denizeau. Je retrouve ensuite l’acte de mariage de Michel avec Gabrielle, le 3 juillet 1673 à Échiré. Ce nouvel acte me donne les parents de Michel, François Godeau et Marie Robert. De plus, est présent au mariage, mon ancêtre Jacques Provost en tant que beau-frère. Jacques Provost (sosa 1398) a donc épousé une fille Godeau (sosa 1399) dont je connais les parents : François Godeau (sosa 2798) et Marie Robert (sosa 2799).

En complétant mes recherches sur Geneanet, j’ai découvert sur certains arbres des extraits d’un Journal de Simon Robert qui évoquent notamment Marie Robert et François Godeau. Ce Journal a été retrouvé par Alfred Richard dans les papiers de Madame de Bray. Il a été donné à la Société des Archives historiques du Poitou puis, après la dissolution de celle-ci, il a été concédé aux Archives départementales de la Vienne. On en trouve de larges extraits dans les Cartulaires et chartes de l’abbaye de l’Absie par Bélisaire Ledain, avec une introduction au journal rédigée par Léo Desaivre.
Mais qui est ce Simon Robert ? Il s’agit en fait du père de Marie Robert, lequel fut notaire à Germond. Entre 1621 et 1654, il va tenir un journal dans lequel il note scrupuleusement naissances, mariages et décès de sa famille mais aussi des notables locaux ou de ses voisins.
Ainsi, en parcourant son texte, je peux retrouver les parents de Marie : Simon Robert et sa première épouse Andrée Boudreau. Et je remonte encore la généalogie familiale avec les parents de Simon : Simon Robert et Ozanne Suirat et même Médard Suirat le grand-père de l’auteur, souvent cité puisque Simon Robert fils et Médard Suirat ont passé une grande partie de leur vie ensemble. Du côté d’Andrée Boudreau, je remonte jusqu’à ses grands-parents. Et c’est dans le Journal que je trouve mention du mariage de sa fille Marie Robert avec François Godeau, le 27 janvier 1648.

Outre les informations généalogiques, ces pages relatent aussi les récits de diverses anecdotes, des conflits touchant les habitants de Germond où encore des événements de Niort, Saint-Maixent et d’ailleurs. Simon Robert restitue la vie de la paroisse et évoque les figures locales importantes. Il relate aussi la présence militaire en raison d’une forte communauté protestante dans la paroisse. Simon est catholique, mais comme l’ensemble des habitants, il entretient des relations cordiales avec les protestants. Il va d’ailleurs lui aussi souffrir de la présence militaire à Germond à tel point qu’il partira quelques temps dans une proche paroisse, à Béceleuf, pour échapper à la pression des hommes d’armes.
Hélas ! Les premières pages du Journal ont disparu et la chronique s’arrête brusquement en janvier 1654, alors même que Simon est encore en vie. On peut le comprendre quand on sait que le texte a été écrit dans un livre : il fait suite à un traité d’arithmétique et se termine quand il rencontre un texte de recettes médicinales écrites en sens inverse. On peut supposer que Simon, ne pouvant plus poursuivre sur cet ouvrage, a repris ses notes dans un autre cahier, mais que la suite de ses écrits n’est pas parvenue jusqu’à nous.
À la faveur de ces pages, je peux retracer une grande partie de la vie de Simon Robert, ce qui est rare pour un ancêtre du XVIIe siècle. C’est ce que je me propose de faire dans un prochain article.
Quelle chance ce journal ! Comme j’aimerais croiser un tel récit au cours de mes recherches 🤩
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Oui une vraie chance ! Et on entre ainsi dans leur vie quotidienne, même si le récit est parcellaire.
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Comme c’est beau & instructif. Je le dis souvent : ne jamais perdre espoir en Généalogie ! De plus, quand vous évoquez Saint-Maixent & alentours, je dresse l’oreille…Ça m’intéresse vivement. J’irai lire le Journal, dont vous donnez l’adresse pour y accéder.
Merci
Très bonne journée
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Le journal est centré sur Germond et les environs, mais vous y trouverez quelques références à Saint-Maixent. Bonne journée à vous aussi.
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Bonjour
Très belle histoire. Merci à vous! Et vous le redonnez espoir pour 2 branches totalement bloquées. Belles fêtes de fin d’annee A tous. Isabelle
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Je n’avais jamais autant débloqué une branche ! Cela prouve qu’en persévérant on peut toujours finir par trouver. Bonnes fêtes de fin d’année à vous aussi.
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Houla mais il faut que j’aille lire ce Journal ! Merci sylvie ! Et joyeuses fêtes à toutes et tous
Caroline
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Oui, oui, ça va t’intéresser ! Bonnes fêtes à toi aussi 😉
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J’ai hâte de lire la suite.
Merci
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