L comme Loin de l’Ardèche

Au recensement de 1872, Henri Perbos vit avec son épouse Marie Denis à Sainte-Marie, près d’un ancien puits de mine. Il a 30 ans, son épouse 21, et il est maître mineur. L’agent note qu’Henri est originaire d’Ardèche.

Il est en effet né à Banne, un petit bourg minier d’Ardèche, le 22 mars 1843. Ses parents Jean Perbos et Marie Portal y passeront toute leur vie. Banne est un village du sud de de ce département où l’on exploite aussi le charbon. Si aujourd’hui il ne compte que 650 habitants, dans les années 1830 y vivent plus de 1800 personnes, parmi lesquelles de nombreux mineurs. En 1880, ils sont une centaine à travailler à la mine.

Le père d’Henri ne semble pas y être descendu. Il est broquier (fabriquant d’ouvrages de petite tonnellerie) et aussi cultivateur. Le couple a 2 enfants, Henri et Lucie née 3 ans après lui. Henri perd son père à 11 ans, sa mère ne se remarie pas. Le jeune garçon devient sans doute très vite mineur pour aider sa famille.

De sa jeunesse, je ne sais rien d’autre. En 1869, au mariage de sa sœur Lucie avec Joseph Martin, il est élève maître ingénieur à Alès (Alais à l’époque).

Henri étudie à l’école des mines d’Alès, laquelle est assez récente puisqu’elle a été créée en 1843 (après celle de Paris puis celle de Saint-Étienne). Henri est à cette époque orphelin, sa mère est décédée 2 ans plus tôt. Comment s’est-il retrouvé là ? Qui a payé ses études ?
Comme le concours d’entrée de cette école est ouvert à de jeunes ouvriers travaillant dans les mines et que les études sont totalement gratuites, Henri, sans doute brillant, a pu profiter de cette opportunité. La scolarité s’étale sur 2 années, tous les élèves sont internes. Les études débouchent sur l’obtention d’un brevet de « maître-mineur ». Les premières promotions se composent d’une quinzaine d’élèves. La région d’Alès n’a besoin que d’une douzaine de maîtres-mineurs sur son basin minier, pour beaucoup d’élèves il faut s’expatrier à la fin de leurs études.

L’école des mines d’Alès

En 1872, Henri Perbos est à Saint-Laurs depuis déjà quelques mois, c’est sans doute son premier poste. Il a parcouru quelques 550 kilomètres pour rejoindre son affectation. Saint-Laurs n’est pas Alès mais le village est semblable à celui de son enfance ardéchoise : ce sont des mineurs-paysans qui y vivent.

Peu de temps après, le 10 avril 1872, il épouse Marie Denis. Ce jour-là, aucune famille ne l’accompagne. Il a pour témoin Paul de La Fare (un des gendres de Nettancourt, propriétaire de la mine) et Joseph Briffaud, l’ingénieur et futur directeur. Dans les actes de l’époque, on remarque que très souvent, les employés de la mine, surtout ceux sans attaches, se regroupent selon leur niveau social et leur poste de travail. C’est le cas pour Henri : il n’est encore que maître-mineur mais il sort de l’école des mines, il est donc accompagné des notables. De son côté, son épouse Marie Denis est entourée de ses parents, son père Louis Henri Denis est mécanicien à la mine. Un contrat de mariage a été établi quelques jours avant chez Maître Philippeau, notaire à Coulonges-sur-l’Autize.

Henri Perbos, maitre-mineur jusqu’en 1877 devient sous-ingénieur l’année suivante. C’est à cette époque qu’il renoue avec sa sœur, Lucie Perbos. L’époux de Lucie est lui aussi mineur en Ardèche. En 1877, le couple se rapproche d’Henri. Je retrouve Lucie et Joseph à la mine de Chantonnay (en Vendée). Le frère et la sœur se sont sûrement vus durant cette période. Cela ne dure qu’un temps, car finalement Lucie et son mari retournent en Ardèche, ils sont à Banne en 1891.

Henri quant à lui demeure à Saint Laurs. Il est maintenant un notable local grâce à son poste de sous-ingénieur. Avec son épouse, entre 1875 et 1886, ils ont 9 enfants. Hélas ! 1 an après la naissance du benjamin, Henri meurt, il n’a que 44 ans. Même avec un travail moins dangereux, la mine ne permettait pas de vivre vieux ! Et il avait sans doute travaillé jeune dans les galeries. Il a cependant été prévoyant car il laisse à son épouse 2 assurances-vie et une somme assez conséquente pour l’époque.

Marie Denis ne se remarie pas. Quelques années plus tard, une de ses sœurs vient vivre avec elle. Marie décède en 1925, à 73 ans. Des 9 enfants du couple, 3 meurent en bas âge, les autres ont des destins divers. L’aîné, Alphonse, est mineur dans sa jeunesse. Je ne connais pas la suite de son parcours, mais il meurt à Séville à l’âge de 94 ans. Le benjamin, Emmanuel est menuisier et passe sa vie à Saint-Laurs. Parmi les filles, Émilie est institutrice publique, notamment dans le Maine-et-Loire, elle épouse le veuf de sa sœur Hélène, lequel était alors employé aux mines de Saint-Laurs.

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