
« Une femme qui vous raconte avoir eu plusieurs fausses couches est suspecte de syphilis, de même que celle qui accuse de fréquents maux de tête, de même celle dont la voix est enrouée, comme éraillée, de même que celle dont les cheveux présentent de place en place des clairières, de même celle dont le cou se cercle de ce collier brun appelé poétiquement collier de Vénus. Méfiez-vous de celles qui présentent ces glandes du cou. »
Jeunesse sportive lis moi. Deux fléaux. Blennorragie. Syphilis. Comment les éviter, comment les guérir (1930)
Louis AUGUIN est né en 1786 à La Chapelle-Thireuil, il est le fils d’un autre Louis et de Marie RENAULT. C’est un conscrit de l’an VI. Il a 20 ans quand il part de Niort en septembre de cette année 1806 pour rejoindre l’armée napoléonienne.
Deux ans après, presque jour pour jour, il meurt bien loin de chez lui, à Vienne en Autriche.

Son acte de décès met un peu plus de 6 mois pour arriver à Ardin où il est enregistré le 4 mai 1809, une nouvelle précision est alors ajoutée :


Le 24 mai 1809, le registre des décès de la commune d’Ardin reporte l’extrait mortuaire rédigé à hôpital de Marianova, à Vienne. On y lit : « le Sr Augier (Louis) grenadier au 79e régiment […], est entré au dit hopital le dix neuf du mois de juillet l’an 1808 et y est décédé le quinze du mois de septembre de l’an 1808 par faitte de maladie vénérienne. »
La famille attristée n’a sans doute pas été ravie de découvrir la cause du décès notée sur l’acte. Louis est donc mort de maladie vénérienne. Il s’agit sans doute de la syphilis, laquelle est mortelle. Il est très possible que Louis ait été contaminé par une prostituée lors des campagnes napoléoniennes.
Cette maladie sexuellement transmissible est due à une bactérie qui existe depuis plusieurs siècles en Europe. Elle se développe progressivement selon trois stades avec parfois des périodes de rémission. La mort est la seule issue. De plus, les femmes, si elles sont contaminées, peuvent transmettre la maladie au fœtus qu’elles portent.

Le premier foyer connu et documenté de syphilis s’est produit en 1494-1495 à Naples en Italie. Ce furent les troupes françaises qui le propagèrent alors, d’où son nom de « Mal français » en Italie et de « Mal napolitain » en France. Le terme de syphilis apparaît en 1530. Au fil du temps, nombreux furent ceux qui souffrirent de cette maladie, parmi eux citons Gauguin, Baudelaire, Rimbaud, Lénine, Schubert, Al Capone, Mussolini, Toulouse-Lautrec et Manet.
Sources :
Wikipedia : Histoire de la syphilis
La syphilis, le sida du XIXe siècle
Oh ! Je n’ai jamais croisé ce genre de mention dans un acte ! 😯
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Cela ne doit pas être si fréquent de le mentionner dans l’acte de décès
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Jamais vu non plus, j’imagine le désarroi de la famille, surtout si elle avait bonne réputation…
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Désarroi sans doute, surtout dans un petit village où tout le monde se connaît et se fréquente.
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Quelque instants de plaisir… pour souffrir et mourir !
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En l’occurrence la souffrance fût plus longue que le plaisir…
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S’il y avait peu de mention de maladie vénérienne dans les actes de sépulture ou de décès , cela n’exclut pas leur fréquence, surtout pour les militaires. N’oublions pas que les « BMC » (« Bordels militaires de campagne » ) n’ont été supprimés ( officiellement) qu’après la Libération !
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Oh oui même si elle sont peu évoquées elles existaient ! Et toutes les armées étaient suivies pour quelques dames de « petite vertu ».
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Finalement pour un militaire il avait le choix entre mourir sur le champ de bataille ou d’une maladie vénérienne…le choix est cornélien 🤔
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Et parfois il n’avait même pas le temps de mourir d’une maladie vénérienne car il était tué sur le champ de bataille avant …
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