
« Et il se trouva que le père de Publius pris de fièvre et de dysenterie était alité. »
Actes des apôtres, Saint Paul. XXVIII : 2
Le 30 septembre 1702, la jeune Catherine PRUNIER, fille de mes ancêtres Étienne PRUNIER et Jeanne BOUTIN, meurt à Faurs, petit hameau de la paroisse de Saint-Maixent-de-Beugné. Elle n’a que 12 ans et succombe à cause de la dysenterie.

« Le dernier jour de septembre mil sept cent deux par moy curé de Beugné a été Enterrée Catherine prunier fille d’Etiene prunier dit La fuie Bordier demeurant a fors paroisse du dit Beugné aagee d’environ treize ans après avoir été par moy soussigné … n’ayant osé luy confié le St Sacrement de l’Eucharistie acause de son mal de dissenterie qui la poussoit (?) trop… »
La dysenterie est un fléau récurent pour nos ancêtres. Quand elle apparaît, elle se propage rapidement et touche de nombreux membres de la communauté. On comprend alors la peur du curé de Saint-Maixent-de-Beugné qui ne s’approche pas trop de ses ouailles malades. Dans le cas de Catherine, ni ses parents, ni ses frères et sœurs n’en mourront. Par contre, d’autres habitants du village vont périr des suites de l’épidémie. Sur le registre de la paroisse, les décès sont plus nombreux sur cette fin d’année 1702 !
Catherine fait partie des premières victimes. La même maladie reviendra en 1779 dans cette même paroisse avec les mêmes conséquences funestes.
Dominique et Pascal PAINEAU dans leur étude sur les maladies dans le bocage bressuirais au XVIIe siècle avancent plusieurs explications à la dysenterie :
– l’absorption de fruits verts et la sous-alimentation chronique de la population qui fragilise les organismes.
– avec la chaleur de la fin d’été, la population consomme une plus grande quantité d’eau laquelle est souvent de mauvaise qualité, parfois polluée par le tas de fumier trop proche du puits
– les changements brusques de température, fréquents à cette période, peuvent aggraver les choses
– les conditions d’hygiène déplorables à l’époque.
Les enfants, comme Catherine PRUNIER, et les personnes âgées sont les plus touchés.
Sources :
Dominique et Pascal PAINEAU. Malades et maladies dans le bocage bressuirais au XVIIe siècle. Éditions Hermault, 1997, 237 pages.
La dysenterie sur ce blog :


Tiens, ça me rappelle mon A ! La dysenterie, c’était en 1719 par chez moi…
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Oui, j’avais noté ça en te lisant vendredi.
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Le curé craignait que l’enfant vomisse le corps du Christ dans un spasme causé par la dysenterie
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Possible 😉
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Je sus quand même étonné par l’attitude du curé surtout qu’il s’agit d’une enfant 😢
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La peur était plus forte que tout, notre curé craignait lui aussi la mort
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Les dysenteries peuvent être de différentes origines. Celles qui sont épidémiques pourraient être attribuées … sous d’autres climats , au Choléra, mais pas dans le Poitou du 18 ème siècle ! 😉
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Non, nos ancêtres ont connu leur lot de maladies, mais pas de choléra !
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Venant d’Inde, le choléra n’a « conquis » que nos « colonies » dans la seconde moitié du 19 ème siècle, ne touchant que quelques cas épars en France … À revoir avec le réchauffement climatique !!!!!!
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