
Ancêtres laboureurs dans l’arbre de Sylvie : Gaspard ANGEVIN, Pierre BARATON, Louis BOURDEAU, Daniel CHANTECAILLE, André DANIAU, Louis FARAUD, René HURTAULT, Gilles MARSAUD, François MOREAU, André PICORON, François RAIMOND, Louis RIVET, François SAUQUET, Laurent TEXIER, Pierre VIVIER….
Ancêtres laboureurs dans l’arbre de Raymond : François ARNAULT, Jacques BERTRAND, Mathurin CHIRON, Jacques DAUNIS, Jean FAVREAU, Louis GABARD, Marin GASSE, André GUERET, Louis MARCHETON, René NOIRAUD, Jean PALLUAU, Pierre RIPOSSEAU, François SOULICE, Mathurin TEMPLERAULT, Laurent VEILLON…

Musée d’Orsay
LABOUREUR : ce n’est point cet homme de peine, ce mercenaire qui panse les chevaux ou les bœufs, & qui conduit la charrue. On ignore ce qu’est cet état, & encore plus ce qu’il doit être, si l’on y attache des idées de grossièreté, d’indigence & de mépris. Malheur au pays où il serait vrai que le laboureur est un homme pauvre : ce ne pourrait être que dans une nation qui le serait elle-même, & chez laquelle une décadence progressive se ferait bientôt sentir par les plus funestes effets.
La culture des terres est une entreprise qui exige beaucoup d’avances, sans lesquelles elle est stérile & ruineuse. Ce n’est point au travail des hommes qu’on doit les grandes récoltes ; ce sont les chevaux où les bœufs qui labourent.
Encyclopédie de Diderot
Les laboureurs, comme les journaliers, forment la longue colonne de nos ancêtres – ils sont au nombre de 174 dans mon arbre – je n’ai que l’embarras du choix pour un évoquer un !
Ce sera François MOREAU, né en Vendée, sans doute après 1660, à Saint-Martin-de-Fraigneau où son père s’est installé après avoir vécu près de Fontenay-le-Comte. François a au moins un frère et trois sœurs, les deux garçons ont un peu d’instruction puisqu’ils signent. C’est à Nieul-sur-l’Autise que François épouse en 1691 Vincente MATHE, la fille d’un tailleur d’habits de cette paroisse.
Le couple s’installe d’abord à Saint-Martin-de-Fraigneau. Grâce aux actes de naissance de leurs sept enfants je peux suivre leur parcours : ils demeurent ensuite à Charzais, puis à Saint-Michel-le-Cloucq ; tous ces villages sont proches.
François MOREAU est laboureur, il le sera toute sa vie, mais s’y ajoute parfois une précision, celle de laboureur à charrue. Je trouve très souvent cette mention ou encore celle de laboureur à bœufs ou bien laboureur à bras. S’il s’agit du même métier, il ne recouvre pas les mêmes réalités.
En Poitou (l’actuelle Vendée appartient au Poitou historique), à la fin du XVIIe siècle, les laboureurs sont rarement propriétaires. Ils cultivent donc le plus souvent la terre des autres. Ils vont alors proposer leur force de travail en poussant la charrue du propriétaire (ce sont les laboureur à bras) où alors ils viennent avec leur propre charrue (laboureur à charrue) et leur attelage (laboureur à bœufs). Les premiers sont les plus pauvres, leur condition est bien proche de celle des journaliers, alors que les seconds possèdent matériel et animaux ce qui leur permet de mieux gagner leur vie.
Nous avons remarqué que dans la généalogie de Raymond, plus au nord du Poitou, les actes ne sont pas aussi précis : les mêmes variations existent sans doute mais, selon les terroirs, les curés ne les notent pas dans leurs registres.
Dans l’Encyclopédie, Diderot et ses collaborateurs ne donnent guère de précisions sur le métier de laboureur, on ressent souvent à la lecture de ces articles que les rédacteurs sont des urbains, plus précisément des Parisiens, et qu’ils ne connaissent pas vraiment les métiers de la terre.
Par contre, Henri ZUBER, notre peintre du jour, né près de Mulhouse, choisit souvent de représenter cette campagne vers laquelle il revient régulièrement. C’est dans les forêts et les pâturages qu’il trouve une part de son inspiration. Dans ce tableau, Les premiers sillons, même avec deux siècles d’écart, je peux sans peine imaginer mon ancêtre François MOREAU à la place du laboureur. Sous ce ciel inspiré des maîtres anglais et qu’on peut retrouver en Poitou, il creuse la terre pour y faire germer la prochaine récolte.

C’est un très beau tableau, très apaisant, qui met bien en valeur tous nos ancêtres laboureurs.
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merci pour cette distinction dans la définition de laboureur qui n’est pas la même selon les régions ;
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143 dans le mien !! On en est (presque) tous les descendants…
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