Quelques ancêtres journaliers dans l’arbre de Raymond : René BAUDU, Antoine BILLIN, Nicolas BODIN, Jacques CHAMARRE, Jean DEMEURAND, Mathurin DANIAU, Georges GUEDON, Mathieu MARTINEAU, Nicolas MÉTAIS, Mathurin MOREAU, Jean PAILLAT, Jacques PINAUT, François PRIEUR, Charles RABIT (1811-1886), Laurent VIVIER…
Ancêtres journalières dans l’arbre de Raymond : Marie AGENEAU, Marie-Thérèse CORNUAULT, Jeanne DEMEURAND, Louise-Victoire NUEIL, Catherine PAILLAT, Marie Madeleine VERGNAULT.
Quelques ancêtres journaliers dans l’arbre de Sylvie : Louis ALBERT, François BABIN, Jacques CHARON, Jacques DIEUMEGARD, Daniel GEFFRÉ, Jean LAIDIN, Abraham MILLET, Rémy NIGOT, Jacques OUVRARD, Jean PIZOU, Hilaire POPELINEAU, Jean RICHÉ, Pierre SACRÉ, Jacques VERGER, François VINCENT…
Ancêtres journalières dans l’arbre de Sylvie : Marie Madeleine BONNIN, Françoise PILLOT, Jeanne RAMBAULT.
JOURNALIER ; ouvrier qui travaille de ses mains & qu’on paye au jour la journée. Cette espèce d’hommes forme la plus grande partie d’une nation ; c’est son sort qu’un bon gouvernement doit avoir principalement en vue. Si le journalier est misérable, la nation est misérable.
Encyclopédie de Diderot
J’ai un vaste choix pour raconter un ancêtre direct journalier. L’Encyclopédie le dit, « cette espèce d’homme forme la plus grande partie d’une nation. » C’est aussi vrai pour mon arbre généalogique. Le gouvernement n’étant pas toujours bon, beaucoup de ces aïeux ont été misérables. J’ai également un vaste choix pour illustrer par une œuvre le métier de journalier. Le monde paysan a inspiré de nombreux artistes avec des visions différentes de la ruralité : naturaliste, réaliste, pastorale… Les frères LE NAIN ou Jean-François MILLET en sont des exemples reconnus à quelques siècles d’écart. Mon tableau préféré reste celui de Léon LHERMITTE, « La Paye des moissonneurs ». Je reconnais tous mes journaliers dans l’attitude épuisée et digne du moissonneur, assis sur son banc de pierre. Je vois entre ses jambes le dail (la faux) utilisé pour faucher les blés et à sa ceinture je devine la pierre à aiguiser. Sur le côté du tableau, la distribution de la paye rappelle les difficultés de leur statut précaire et saisonnier.
Quel journalier vais-je prendre dans mon arbre ? Leur destin est tellement variable. Certains sont restés misérables toute leur vie, finissant indigents. D’autres ont pu obtenir un travail plus stable de domestique, de métayer ou de bordier. Un d’entre eux (Pierre DAGUISÉ) a même pu devenir propriétaire. Je laisse le hasard décider : c’est Charles RABIT (sosa 46) qui sort du chapeau. Cela tombe bien, il est plus ou moins contemporain du tableau de LHERMITTE.
Nous sommes au XIXe siècle à Coulonges-Thouarsais. Charles RABIT est le benjamin né en 1811 de Mathurin RABIT et de Marie Anne BOISMOREAU, sa troisième épouse. Son père est journalier et ce sera aussi son destin. Quand il épouse mon aïeule Louise BIARDEAU en 1844, il est dit domestique. Sans doute est-il alors gagé dans une métairie de la commune. Par la suite, il sera toujours déclaré journalier : en 1845 pour la naissance de sa fille Marthe, en 1848 pour la naissance de son fils Henri, en 1874 pour le décès de son épouse Louise BIARDEAU, en 1876 pour son remariage avec Marie-Marguerite BODIN, en 1886 pour son propre décès à l’âge de 74 ans.
Charles RABIT ne semble pas avoir bénéficié d’un certain essor de la France rurale de son siècle. Il a gardé le statut de journalier toute sa vie. Finalement, il devait ressembler au vieux moissonneur peint par Léon LHERMITTE. Il est resté un travailleur précaire jusqu’à ses derniers jours. Il a connu une vie de labeur agricole rythmée par les saisons au service des autres, sans en tirer profit. Ce sont ses deux enfants qui verront leur situation s’améliorer, Henri en devenant cultivateur et mon aïeule Marthe en épousant Auguste GORON, lui aussi cultivateur et maire de sa commune de Sanzay au tournant du siècle.
P.S. Comme ils sont nombreux, nous avons déjà raconté d’autres ancêtres qui ont été journaliers sur des périodes plus ou moins longues de leur vie, moi avec Jean DEMEURAND dans « Un homme de peine(s) », Sylvie avec « Pierre GOURDIEN, mon ancêtre invisible ».



Très bon choix de tableau pour illustrer cet article qui représente tant de nos ancêtres !
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