Ancêtres fileuses dans l’arbre de Raymond : Marie DEGUIL (1790-1871), Marguerite PERROCHON
FILEUR : ouvrier employé dans le travail des étoffes en laine.
FILEUSE : ouvrière employée au travail & à la préparation de la soie.
Encyclopédie de Diderot
Pour l’Encyclopédie, le métier de fileur et de fileuse ne se définit que d’un point de vue industriel, étrangement genré : les hommes travaillant la laine, les femmes préparant la soie dans des manufactures.
La réalité est tout autre dans les campagnes, le filage de la laine est une occupation féminine, artisanale, pratiquée à tout âge, à son domicile ou en plein air. La laine est filée pour son propre usage ou pour être vendue et procurer quelques revenus supplémentaires. C’est une des rares professions qu’une femme puisse déclarer. J’ai retrouvé deux ancêtres fileuses dans mon arbre, Marguerite PERROCHON (1672-1713) et Marie DEGUIL (1790-1871) C’est cette dernière, ma sosa 61, que j’ai choisi de raconter.
Marie est la fille de François DEGUIL et Françoise GALTEAU, des cultivateurs vivant et travaillant dans un petit terroir autour de Saint-Amand-sur-Sèvre. Née vers 1790, elle n’aura pas de souvenirs des guerres de Vendée. Elle grandit à la ferme avec sa sœur aînée Marie-Anne. Elle a la vie toute tracée des filles de la campagne. Elle épouse en 1812 un métayer, Jean Pierre POIRIER. Elle a 22 ans et lui 27. Elle donne la naissance à huit enfants qui, pour sept d’entre eux, grandissent et aident aux travaux des champs et de la maison, à la ferme de la Martrière sur la commune de Combrand. Elle vit longtemps et voit mourir au fil des années certains de ses proches : d’abord sa sœur très jeune, ensuite ses parents bien sûr, puis sa fille Louise tout juste mariée, enfin son époux en 1867 à l’âge respectable de 83 ans. A son décès, il est dit sans profession par ses fils. Quant à Marie, elle décède 4 ans plus tard âgée de 81 ans, le 11 avril 1871, au Pin, hébergée par sa fille Marie Constance. Son gendre, en faisant la déclaration de son acte de décès précise : profession fileuse. Contrairement à son mari, elle aura, dans l’esprit de sa descendance, travaillé jusqu’au bout de sa vie.
Filer la laine est un travail annexe parmi les nombreuses taches dévolue aux femmes dans les fermes. Cela pouvait devenir leur activité principale sur leur vieux jours, quand elles ne pouvaient plus travailler aux champs, traire les vaches, aider au jardin ou à la basse-cour. C’est sans doute âgée que Marie DEGUIL est devenue fileuse. Sur des actes plus anciens, elle est dite cultivatrice. La fileuse représentée par Jean-François MILLET, est bien plus jeune. L’artiste sait peindre avec sympathie le monde paysan. On voit la chevrière filer la laine avec aisance, la quenouille d’une main et le fuseau de l’autre. C’était sans doute les mêmes gestes que faisait Marie DEGUIL, à moins qu’elle ait possédé un rouet, comme ma grand-mère Marie de Terves. Quoi qu’il en soit, il lui fallait être habile et patiente pour transformer une masse de laine brute en un long et résistant fil de laine.



La branche sur laquelle j’ai le plus de fileuses est sans conteste le Portugal ! Presque toutes les femmes y déclarent exercer ce métier 😯
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La branche maternelle de ma grand-mère paternelle est faite de laboureurs, marchands de lin pour les hommes et naturellement, les femmes étaient des fileuses.
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J’ai quelques fileuses, mais plutôt en ville. Du coup, je voyais ça plus dans le sens industriel (pas du tout comme dans ce tableau de Millet !). À revoir donc… 🤔
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Beaucoup de fileuses dans ma généalogie également, nous sommes dans le Gard et dans l’Hérault et les manufactures de Lodève et de Villeneuvette notamment sont pourvoyeuses d’activités pour une grande partie de la population alentours.
Je ne connaissait pas ce tableau de Millet, il est magnifique, merci pour cette découverte !
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J’ai une photo précieuse de mon arrière-grand-mère avec son rouet.
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J’ai trouvé des rouets dans plusieurs inventaires
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Près d’une trentaine de « Filandières » dans les arbres de la Famille (mais pas de « Fileuse »… c’est , bien sûr, probablement le même métier). Ici encore, il s’agit du Centre de la Bretagne et de sa côte Nord, où les « Toiles Bretagne » ont fait la prospérité des 16ème et 17ème siècle grâce à une production non industrielle mais familiale! Au19ème (période de pauvreté pour la Bretagne) c’est devenu une activité d’appoint…
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