D comme Droguetier

Ancêtres droguetiers dans l’arbre de Raymond : François et Jacques BISLEAU, René BONNET, François BOULORD, Jacques BOURSAUDIER (1673 – 1713), Jean et Jean DENIS, René GIRET, Louis POITEVIN, Philippe ROY, François TOURAINE, Venant VIOLEAU.
Ancêtre droguetier dans l’arbre de Sylvie : Sébastien DUTAUD.

DROGUETIER : ​ nom qu’on donne dans les manufactures en laine de la Bourgogne à des ouvriers fabriquant le droguet (étoffe ou toute laine, ou moitié fil & moitié laine, quelquefois croisée, plus souvent sans croisure. […] On fabrique ce genre d’étoffe dans un grand nombre de villes différentes ; & il y en a d’autant d’espèces que les combinaisons des matières, du travail, de la longueur & de la largeur peuvent fournir de variétés.
Encyclopédie de Diderot

J’ai le choix pour raconter la vie d’un droguetier. Les miens ne sont pas bourguignons, comme le voudrait l’encyclopédie de Diderot, mais tous poitevins. Ce sera Jacques BOURSAUDIER.

Né vers 1673, mon sosa 566 épouse vers 1695 Louise CHARRIER qui lui donne 10 enfants entre 1697 et 1711 (seuls 4 semblent atteindre l’âge adulte) dans la paroisse de Saint-Porchaire, toute proche de Bressuire. Peut-être en auraient-ils eu davantage s’il n’était pas décédé en 1713 à l’âge de 40 ans. Selon les actes, il est qualifié de droguetier ou de marchand. Il me semble mieux vivre de son activité que d’autres de mes ancêtres qui se déclarent droguetiers ou journaliers et qui exercent ce travail pour obtenir quelques revenus en complément de travaux agricoles. Pour confirmer cette impression, Jacques BOURSAUDIER sait écrire et signer.
Je ne connais pas ses parents mais je me demande s’il n’est pas le fils de Michel BOURSAUDIER, de la paroisse de Notre-Dame de Bressuire, marié à Terves en 1644 avec Catherine AUDEBAULT. Le patronyme de BOURSAUDIER est très peu répandu, je ne le retrouve à cette époque nulle part ailleurs dans ce terroir élargi. Ce nom doit bien surgir de quelque part et Terves est proche de Bressuire et de Saint-Porchaire. Quelques indices supplémentaires existent mais j’hésite encore pour valider cette hypothèse.

Pour imaginer ce qu’était le quotidien de Jacques BOURSAUDIER, le tableau « Atelier d’un tisserand« , autrefois attribué à VERMEER et sans doute œuvre d’Isaac Jansz KOEDIJCK ne m’aide guère. L’artisan et son métier à tisser sont dissimulés derrière l’épouse qui nourrit son enfant. Une couverture de laine, juste achevée, est posée sur une chaise. Il en était sans doute ainsi pour mon ancêtre, le travail se faisait chez soi, dans la pièce à vivre. Mon aïeul y fabriquait du droguet, un tissu de laine et de fil, assez grossier, peu cher mais solide. (certains y voient l’ancêtre du jean). Il n’était pas le seul à tisser. Malgré un déclin dû au départ d’artisans huguenots suite à la révocation de l’Édit de Nantes, l’artisanat textile est resté une activité importante dans le Bocage au début du XVIII^e siècle, occupant beaucoup de familles de génération en génération. Jacques BOURSAUDIER, avait eu le temps de transmettre son savoir-faire à Louis, son fils aîné, mais le décès prématuré de ce dernier à l’âge de 32 ans signa la fin d’une courte dynastie de droguetiers.