Avant la guerre 14-18, il y a eu une autre période où la conscription a été importante et a envoyé les jeunes Français se battre dans toute l’Europe. C’est au début du XIXe siècle, à l’époque des guerres napoléoniennes.
Un acte de décès reporté par le maire de Terves, mon cousin d’aïeul René Frouin, dans le registre d’état civil (décès 1803-1817, vue 33/113) m’a permis de retrouver un de ces soldats : « Pierre-Charles Bernier, conscrit de l’an XI (…) 79e régiment, 3e bataillon, 4e compagnie, le vaisseau l’Argonaute commandé par monsieur Epron, (…) aujourd’hui le 29 vendémiaire an XIV et deuxième du règne de Napoléon, le nommé Pierre-Charles Bernier (…) fusilier au susdit bataillon et compagnie a été tué au combat du 29 vendémiaire an XIV… »
L’Argonaute est un vaisseau de 74 canons qui, au sein de la flotte franco-espagnole, prit part le 21 octobre 1805 (on disait alors le 29 vendémiaire an XIV) à la bataille de Trafalgar. Cette bataille vit couler 18 navires de l’armée napoléonienne, mais pas L’Argonaute. Le bateau fut attaqué par le navire anglais L’Achille et 145 hommes furent tués ou blessés durant l’assaut. Certains mirent en cause l’attitude du capitaine de vaisseau Jacques Epron accusé alors de fuir devant l’ennemi en se réfugiant à Cadix.
La défaite maritime de l’empereur est restée célèbre à cause du décès de l’amiral Nelson. Mais ce même jour sont aussi morts 1 500 marins et soldats anglais, 7 000 marins et soldats espagnols et français dont Pierre-Charles Bernier, fils de Pierre Bernier et Marie-Perrine Charrueau, né le 15 juin 1782 à Terves et tué 23 ans plus tard, en mer, entre Cadix et Gibraltar.
