Les signatures, quand elles existent, sont les seuls liens visuels qui nous rattachent à nos aïeux avant que la photographie existe. À partir de ces paraphes, on ne peut qu’appréhender la plus ou moins grande habileté avec laquelle une main a tenu une plume d’oie, l’a trempée dans l’encre pour écrire son nom. Posséder quelques notaires dans mon ascendance me permet d’avoir quelques signatures plus évoluées. Présents dans beaucoup de paroisses, les notaires se distinguent des autres villageois par leur savoir. Ils peuvent lire et écrire, et une signature très élaborée est aussi un moyen de se mettre en valeur. J’aurais aimé pouvoir accéder aux actes rédigés dans le cadre de leur travail par mes ancêtres notaires, mais malheureusement leurs registres ont dû disparaître car ils n’existent pas aux Archives Départementales des Deux-Sèvres. J’ai donc retrouvé les signatures de deux notaires de mon ascendance au hasard des recherches dans les registres paroissiaux.
Jean Joly, né vers 1655 est marié avec Louise Branchu. Ils sont protestants, abjurent leur foi et se convertissent au catholicisme, elle à Terves en 1678. Ensemble, ils ont au moins 5 enfants. Notaire de la baronnie de Bressuire, qualifié de sieur de Guédau, Jean Joly réside à Terves, puis au Breuil-Bernard où il décède le 3 juillet 1692 à l’âge de 37 ans. Comme il est mort jeune, il n’a pas laissé beaucoup de ses signatures tracées d’un geste vif et celles-ci ne sont pas sur des documents de très bonne qualité en terme de lisibilité.

Mais pour moi, la plus belle signature notariale est antérieure dans le temps, c’est celle de Mathurin Besson. Né vers 1609, l’époux de Suzanne Simoneau, avec qui il a au moins 5 enfants, est le notaire de la ville et de la baronnie d’Argenton-Château. Il est domicilié à Voultegon où il décède le 30 avril 1692 âgé de 83 ans. Sa signature est vraiment très belle et aussi typique de celles des gens cultivés du XVIIe siècle. On devine un geste lent et précis, la plume colle au papier, trace un long chemin et dessine autant qu’elle écrit des vagues, des boucles en tous sens et des croisillons.

Et si un jour quelqu’un retrouve la signature de Charles Cam, je me ferai un plaisir de la rajouter. C’est un de ces ancêtres dont je sais peu de chose. Il a vécu au XVIIe siècle, je n’ai retrouvé aucun acte le concernant directement, il exerçait son métier de notaire sans doute à Neuvy. Je sais seulement qu’il est l’époux de Marie Jarriault et le père de cinq enfants que l’on retrouve domiciliés dans le Bressuirais.