Dans nos généalogies, nous trouvons tous des enfants nés hors mariage, reconnus par leur père au moment de la cérémonie ou encore nés avant les 9 mois réglementaires ! Je viens de découvrir un cas que je n’avais jamais envisagé, celui d’un enfant né le jour du mariage de ses parents.
Le 3 mai 1836, Delphin Texier, maire, officier d’état civil de la commune de Scillé dans la Gâtine deux-sévrienne, va avoir fort à faire.
Ce jour-là, il célèbre le mariage de Pierre-René Morisset et de Jeanne-Victoire Brémond. Cette union a lieu sans les parents de l’époux. Pourtant, ceux-ci habitent à Saint-Paul-en-Gâtine, à seulement 7 kilomètres de là. Ils ont toutefois donné leur consentement par acte notarial le 2 mai 1836 devant maître Texier, notaire à l’Absie. Les bans avaient été publiés en janvier dans les 2 communes, le mariage était donc prévu de longue date. Si les parents du marié sont absents, Gabriel Brémand, le père de la mariée, est là. Quant à Pierre-René, il est accompagné d’un ami, Pierre Renaudeau.
Mais quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que ce même jour, le marié Pierre-René Morisset, déclare à 10 heures du matin, la naissance de son fils prénommé Pierre-René comme lui. Il indique que l’enfant, né à 8 heures du matin, est son fils et celui de sa légitime épouse, Jeanne-Victoire Brémand. Les témoins sont Gabriel Brémond, fermier demeurant à Scillé, et Pierre Renaudeau, propriétaire à Scillé… les mêmes témoins qu’au mariage !

Cela explique sans doute l’absence des parents du marié. Peut-être n’ont-ils pas souhaité voir la mariée enceinte de 9 mois, peut-être ont-ils eu peur de ce qui est finalement arrivé : un accouchement le jour du mariage ! Le maire ne donne pas l’heure du mariage. Cependant, la déclaration de naissance a été faite à 10 heures et il y est écrit que la mère est « épouse légitime ». Je peux donc supposer que le mariage s’est fait juste avant cette déclaration de naissance. Cela n’a sûrement pas été facile pour Jeanne-Victoire d’aller à la cérémonie juste avant la naissance de son enfant. Pourtant, elle est bien présente puisque le maire précise que les 2 époux ont répondu « séparément et affirmativement ».

Je n’ose imaginer la mariée à moins de 2 heures de l’accouchement d’un premier enfant. Physiquement, elle doit être éprouvée. En tout cas, la mariée n’a sans doute pas passé beaucoup de temps à sa toilette ce jour-là.
Oui, le maire a été bien occupé le 3 mai 1836, mais celle qui a eu la journée la plus difficile, c’est sans conteste Jeanne-Victoire !
Une soixantaine d’années auparavant il s’est passé la même chose dans un coin de Dordogne ! L’enfant était né le jour du mariage. C’est vrai que la pauvre mariée ne devait pas être vraiment de la fête ! J’avais rédigé un petit article ici :
https://www.histoire-genealogie.com/Elle-accouche-le-jour-de-son-mariage
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Oui c’est exactement la même histoire, merci pour le lien !
La seule différence c’est la mention de l’heure dans mes actes. Cela me permet de savoir que l’accouchement a eu lieu juste avant le mariage.
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