
L’ordonnance de 1539 de Villers-Cotterêts est célèbre car elle institue que le français devient la langue officielle écrite du Royaume. Mais elle a un autre intérêt pour les généalogistes : elle oblige les prêtres à tenir des registres de baptême avec indication du nom du père, et bien sûr en français. Il existait quelques registres paroissiaux auparavant (le plus ancien est celui de Givry (Saône-et-Loire) et date de 1334).
C’est donc aux prêtres qu’est confiée, à partir de 1539, la responsabilité de consigner les actes importants de la vie de nos ancêtres. Mais d’autres dates sont également importantes pour aider à comprendre ce qui peut se trouver dans les registres selon les périodes. En voici quelques unes :
– 1579 : l’ordonnance de Blois oblige à enregistrer mariages et sépultures.
– 1598 : l’édit de Nantes autorise les pasteurs protestants à tenir leurs propres registres.
– 1667 : l’ordonnance de Saint-Germain-en-Laye (ou Code Louis) de 1667 donne les règles de rédaction des actes : ils doivent être en 2 exemplaires, sur papier timbré, dont 1 pour le greffe. S’ils savent le faire, les parrains et marraines doivent signer pour les baptêmes, les conjoints et les témoins pour les mariages, et deux parents pour les sépultures.
– 1685 : la révocation de l’édit de Nantes supprime l’état civil protestant. (celui-ci survivra hors-la-loi avec les registres du désert)
– 1787 : l’édit de Versailles permet aux protestants de retrouver les registres officiels.
Toutes ces règles ne furent jamais immédiatement appliquées. Ainsi, on trouve encore des actes en latin dans les registres paroissiaux du XVIIe siècle. De même, l’obligation d’utiliser du papier timbré suscita de fortes résistances à l’application du Code Louis.
Quelques années plus tard, tout cela allaient totalement changer. La Révolution française qui bouleversa le système établi fut aussi une révolution pour la tenue des registres. Le 20 septembre 1792, un décret de l’Assemblée nationale décide que l’état civil des citoyens est retiré aux curés et confié aux maires. Depuis cette date, il a bien sûr évolué mais il s’agit plus de perfectionnements et d’ajustements que de modifications de fond.
Je me rends bien compte que cet article est un peu austère, vu le sujet. Que cela ne décourage pas d’aller fouiller dans les registres, qu’ils soient paroissiaux ou d’état civil. Ils peuvent être un terrain de jeu pour faire des cartes de Noël ! Et celui qui sait observer ou chercher y trouvera des actes amusants. Là, comme je fatigue (plus que 4 lettres, mais n’allez pas croire que j’en ai marre), l’exemple n’est pas fameux. Vous pourrez faire beaucoup mieux !

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