Y a-t-il un soignant dans mon arbre ?

Afin de rendre hommage à ma manière aux soignants, j’ai entrepris de chercher ceux qui, dans mon ascendance, ont consacré une partie de leur vie à tenter de guérir les malades et les blessés.

Juste au dessus de moi, il y a tout d’abord mon père qui était infirmier à l’hôpital de Niort. Il racontait rarement son travail à la maison et les souvenirs qui me restent de lui sont ceux d’un fils pour son père, des moments intimes, familiaux, liés à l’enfance et non ceux liés à sa profession. Pour toutes ces raisons, je n’en parlerai pas davantage.

J’aurais voulu à la place évoquer Jean Nueil (1798-1863). Pourquoi donc ai-je mis sur sa fiche individuelle le métier de médecin ? J’ai vérifié tous les actes où il est question de lui car je me rappelle qu’au hasard des situations, il déclarait des métiers très variés. À 20 ans, au moment du tirage au sort pour le recrutement militaire, il dit être artiste. Il n’était ni peintre ni sculpteur, il faut comprendre, avec le sens ancien de ce mot, qu’il pratiquait l’art vétérinaire. À 30 ans, pour son mariage, il est sabotier. À 32 ans, pour la naissance de son 2e enfant, il déclare être traiteur de bétail. À 37 ans, lors du recensement, il donne comme profession vétérinaire. Plus tard, Je trouve la mention de bordier ou de cultivateur. Sur la fin de sa vie, consécration de l’élévation sociale, il se déclare propriétaire jusqu’à son décès en 1863. C’est en relisant l’acte de naissance de son 3e enfant que j’ai enfin compris que je m’étais trompé. Une lecture trop rapide de l’acte m’avait fait lire « médessin » mais j’avais oublié « de bestiau ». Bref, une fiche à reprendre.

Pour son père, Jacques Nueil (1754-1815), j’ai commis la même erreur. J’ai noté en profession qu’il était médecin et vétérinaire car j’ai trop voulu croire que la mention « médecin vétérinaire » voulait dire « médecin et vétérinaire » mais il n’en est rien de toute évidence. L’histoire était trop belle, mais elle est corrigée.

médecineHeureusement, pour honorer les soignants, il me reste Pierre Bisleau (ca 1608-1688). Pour lui, aucun doute, je trouve sur de nombreux actes mentionné « chirurgien » et même « maître chirurgien ». Le métier de chirurgien est à cette époque totalement distinct de celui de médecin. La médecine du XVIIe siècle est encore balbutiante voire impuissante face aux épidémies, elle a peu évolué depuis l’Antiquité. Les chirurgiens, qui parfois étaient aussi barbiers étaient finalement plus utiles. Ils étaient la seule alternative pour le peuple des campagnes et des villes aux rebouteux, charlatans ou sorciers. Un édit d’Henri IV de 1592 donne une idée de la réalité de leur métier : « l’estat de maistre-barbier et chirurgien s’estend non seulement sur le fait des barbes et cheveux, mais à la chirurgie en théorie et pratique, en anatomie du corps humain, et à panser et médicamenter apostumes et plaies, ulcères, fractures, dislocations, cognoissances des simples, compositions de médicaments et autres choses conservant la santé ».

Pour mon ancêtre chirurgien, il m’est impossible de savoir la réalité de sa vie professionnelle. Soignait-il des apostumes (des grosseurs qui suppurent) plaies, ulcères, fractures et dislocation ? Utilisait-il les simples (les plantes médicinales) ? Composait-il des médicaments ?

Je le connais grâce aux actes importants qui marquent sa vie. Il se marie en 1638 âgé de 30 ans avec Perrine Mulot dans l’église de La Chapelle-Saint-Laurent. Il est écrit qu’il est chirurgien. Il réside et exerce ce métier jusque en 1645 dans cette paroisse. Son épouse donne la vie à 4 enfants. Il est souvent choisi comme parrain pour les baptêmes et à chaque fois, il est fait mention de sa profession, preuve de son importance dans la communauté. À partir de 1647, je retrouve la famille au village de Puydéry de Chanteloup. 6 autres enfants naissent dans cette paroisse. Je pense (sans trop oser l’affirmer, j’ai appris à douter) qu’il a alors changé de profession en même temps que de domicile pour devenir droguetier (tisserand). Si c’est le cas, pourquoi ? On ne peut pas parler de promotion sociale. Les parents ne font plus appel à lui pour être parrain. Il n’est plus fait mention de son métier au baptême de ses enfants mais, à celui d’une de ses petites-filles en 1687, le parrain, Pierre Bisleau, droguetier, est peut-être lui. Ce qui est sûr aussi, c’est qu’aucun de ses quatre garçons arrivés à l’âge adulte n’est devenu chirurgien. François et Jacques seront tisserands et marchands, Pierre et Antoine seront meuniers. Leur père décède le 11 octobre 1688 à Chanteloup, âgé de 80 ans, cinq ans après Perrine Mulot son épouse.

J’ai finalement peu de soignants dans mon arbre généalogique. Si j’excepte mon père, je n’ai trouvé que mon sosa 2144, chirurgien de façon sûre entre 1638 et 1645. Il faut dire qu’autrefois, ils étaient peu nombreux. Ils ne le sont toujours pas assez aujourd’hui, on le voit, avec la crise sanitaire.

5 commentaires sur “Y a-t-il un soignant dans mon arbre ?

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  1. J’ai un Maître chirurgien, Michel Jean HARDOUIN, né à Angers en 1716. Il s’était installé à Vernantes (49) où il est décédé en 1782. La plupart de mes ancêtres étant cultivateurs, j’ai été agréablement surprise par cette découverte.

    Aimé par 1 personne

    1. Tout comme moi ! C’est effectivement agréable de se découvrir de loin en tard quelques ancêtres qui n’ont pas passé leur vie à gratter la terre, même si nos aïeux ont tous la même importance.

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