C’est en faisant des recherches sur les descendants de mon ancêtre Louis Grondeau (sosa 1910 à la 11e génération) que j’ai découvert l’histoire étonnante de sa petite-fille Marie Grondeau.
Marie vit à Cherveux dans le Poitou. Le 22 septembre 1717, alors qu’elle est âgée de 28 ans, accompagnée de ses parents Jean Grondeau et Marie Maignain, elle passe un contrat de mariage avec Jacques Chollet, fils de défunt Paul Chollet et de Jacquette Faidy, lequel a 50 ans. Cependant, je découvre que la mariage, qui souvent a lieu dans les jours qui suivent, n’intervient dans leur cas que le 14 février 1718 à La Chapelle-Bâton, paroisse de l’époux, soit près de 5 mois après le contrat. Que s’est-il passé pour que le délai ait été aussi long ?

La réponse à cette question, je vais finir par la trouver en parcourant les actes de cette famille. Entre ces 2 dates, très précisément le 1er janvier 1718, une certaine Renée Massé met au monde à Saint-Christophe-sur-Roc, paroisse voisine, une petite fille, Françoise, « fille illégitime » de Renée Massé et de Jacques Chollet. Par la suite, aucun acte ne mentionne Renée Massé dans ce village. Est-elle décédée en couches ? C’est possible car les autres pistes avec ce patronyme me mènent à des impasses. Pourtant, il ne faut pas faire des déductions trop rapides, Jacques Chollet, le père de Françoise, pourraît être un homonyme. Mais je trouve bientôt des preuves de sa paternité.
En effet, la petite Françoise Chollet a vécu et, le 2 août 1741, elle épouse à Saint-Projet, aujourd’hui un village rattaché à La Chapelle-Bâton, Jean Pelletier un laboureur de la même paroisse. Sur leur acte de mariage, est noté qu’elle est « fille naturelle de feu Jacques Chollet et de feue Renée Massé », mais surtout y est mentionnée la présence de sa belle-mère… Marie Grondeau. Jacques Chollet est bien l’époux de Marie Grondeau et le père de Françoise Chollet.
Françoise est née après le contrat de mariage de Jacques Chollet et Marie Grondeau et avant leur union. Cette naissance peut expliquer le laps de temps important entre les deux actes. Il est possible qu’après la signature du contrat, Marie et sa famille aient appris que le futur époux allait être papa, ce qui a du remettre en cause leurs projets matrimoniaux !
En poursuivant mes recherches, je découvre que Françoise a vécu avec son père et sa belle-mère. Elle, puis son mari, sont souvent présents dans les actes familiaux : témoins aux mariages ou parrain et marraine. Il est envisageable que Renée Massé soit morte en couches, ou qu’elle ait laissé l’enfant à son père, toujours est-il que Françoise à vécu avec sa belle-mère auprès de 6 demi-frères et demi-soeurs dont Marie, née la même année qu’elle, le 15 novembre 1718, soit 9 mois exactement après le mariage de Jacques et Marie Grondeau ! Tout au long de sa vie, et même après le décès de son époux, Marie Grondeau a pris soin de cette enfant qui n’était pas la sienne et qui prouvait à tous l’infidélité de son époux.
Bien sûr, il y a une part d’incertitude dans cette histoire, même si les indices sont nombreux à aller dans ce sens. On peut espérer que Françoise a eu une vie assez heureuse auprès de son père et de sa belle-mère et qu’elle a été traitée comme les enfants légitimes.
Et cette histoire d’enfant naturel va se répéter puisque Françoise a elle aussi eu une fille naturelle avec Jean Pelletier, née 3 mois avant le mariage de ses parents et reconnue par son père à la naissance. Cette petite fille prénommée Marie épousera à son tour un certain Pierre Gautier après avoir mis au monde un petit garçon 4 mois avant l’union. Cet enfant, là aussi reconnu par son père à la naissance, est né au domicile de ses grand-parents Jean Pelletier et Françoise Chollet lequels sont ses parrain et marraine.
Quelle histoire en effet ! On comprend que le mariage ait un peu tardé vu les circonstances…
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La future épouse avait de bonnes raisons d’être mécontente !
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Le sort de cette petite Françoise m’émeut, enfant naturelle, mais pas abandonnée … Naitre ainsi en 1718 n’a pas dû lui simplifier la vie, ce que semble confirmer le « cette histoire d’enfant naturel va se répéter ».
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Oui je partage ce sentiment. Mais cela fait plaisir de voir qu’elle a été intégrée à la famille de sa belle-mère.
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Une grande chance pour cette petite fille naturelle qu’elle ait été « adoptée » par sa belle-mère. Cette histoire est en tout cas peu banale !
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C’est la première fois que je croise une histoire comme celle-là !
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Dans ma famille paternelle, j’ai bon nombre d’enfants légitimés par le mariage de leurs « parents » ( comme dit le dicton ,maman , sûr, papa peut-être).
Espérons que la petite Françoise ait été bien acceptée par sa belle-mère. On ne peut pas dire vraiment que le mari ait été infidèle, peut-être ne connaissait-il pas sa fiancée lorsque que l’enfant a été conçue, mais pourquoi n’a t’il pasq épousé la mère de sa fille? Question d’argent ou d’intérêt, peut-être ?
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Les 2 familles tenaient sans doute à ce mariage, et l’hypothèse du décès de la mère de Françoise me semble plausible.
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L’histoire se perpétue…
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