Cette semaine #lemoisGeneatech nous suggère de raconter une découverte que nous n’aurions pu faire sans aller aux archives. J’ai l’embarras du choix car j’y ai plus d’une fois trouvé mon bonheur. Je savais parfois ce que je cherchais, et d’autres fois, la trouvaille était fortuite. Pour illustrer ce thème, j’ai choisi une découverte purement généalogique grâce à des actes notariés. Ceux-ci m’ont permis de débloquer la branche de Mathurin Rabit (sosa 92) sur laquelle je coinçais. Mes recherches sur la toile (actes en ligne des AD79, le site du Cercle généalogique des Deux-Sèvres ou différents sites commerciaux) avaient toujours été infructueuses.
Je résume l’affaire. Je ne connaissais pas les parents de Mathurin Rabit, un laboureur de Coulonges-Thouarsais, dans le nord des Deux-Sèvres, décédé à l’âge estimé de 86 ans en 1843 et donc né vers 1757. Il semblait avoir passé l’essentiel de sa vie dans cette commune où les actes antérieurs à la Révolution sont très parcellaires et dégradés. Une recherche sur son patronyme dans ces registres paroissiaux me laissait espérer qu’il aurait pu être le fils de Lazare Rabit qui apparaissait sur plusieurs actes et avait un âge compatible pour être son père. Cela m’aurait bien plu (je n’ai pas de Lazare dans mon arbre) mais je n’en avais aucunement la preuve.
Mon aïeul Mathurin Rabit s’était marié plusieurs fois. C’est son dernier mariage avec Marie-Anne Boismoreau en 1805 qui en fait mon ancêtre. J’avais trouvé cet acte facilement, mais il n’était malheureusement pas filiatif. Il me donnait quelques renseignements sur sa fratrie qui ne m’avançaient guère et le nom de sa précédente épouse, Jeanne Enon. Il m’a donc fallu espérer que Mathurin ait conclu un (ou plusieurs) contrat de mariage. Grâce aux tables de mariage en ligne sur les AD79, j’ai su très vite que Mathurin avait passé contrat avec Marie-Anne Boismoreau le 22 janvier 1805 chez Me Branger de Bressuire et précédemment avec Jeanne Enon le 31 janvier 1797 chez Me Gratien de Thouars. Les archives de ces 2 notaires étant conservées aux AD, les deux contrats étaient accessibles en salle de lecture. C’était inespéré !
Aux AD79, j’avais réservé d’abord la liasse de Me Branger. Malheureusement, le contrat de mariage ne donnait pas les parents du marié. Il était écrit qu’il était veuf de Jeanne Enon. Son frère Charles (que je connaissais déjà) était son seul témoin. Je n’avais pas plus de chance en consultant le précédent contrat chez Me Gratien. J’y apprenais toutefois que ce n’était pas le premier mariage de Mathurin, puisqu’il était veuf de Madeleine Bernier, mais le nom de ses parents n’apparaissait toujours pas. Et il n’y avait pas de témoins qui puissent me mettre sur leur piste. Bref, j’avais fait « chou blanc », et ce d’autant plus que je ne trouvais ni sur les tables de mariage, ni dans les registres paroissiaux cette première union de mon aïeul.
Il me faut raconter une découverte, pas un échec. J’y viens donc. J’avais mis de côté mes recherches sur cet ancêtre mais pas mes visites en salle de lecture : quand je n’y vais pas pour la quête précise d’un contrat que j’ai repéré, il m’arrive d’aller au hasard consulter un notaire qui aurait possiblement pu rédiger des actes concernant mes ancêtres. Une année s’était sans doute passée et j’avais un peu oublié Mathurin Rabit, quand j’ai entrepris d’étudier « pour voir » les registres de Me Audebert, notaire à Thouars. Quand dans un coin de feuille, j’ai lu « mariage 1784 », mon regard s’est arrêté. Et quand un peu plus bas, j’ai lu « furent présent Mathurin Rabit, fils majeur de feu Jacques Rabit bordier et de Jeanne Turpault, ses père et mère… », je dois dire que j’étais plutôt ravi. Certes, son père ne se prénommait pas Lazare comme je l’avais imaginé, mais c’était un encouragement à aller plus loin.

L’acte ne m’apprenant rien de plus, il m’a fallu un peu de patience pour remonter davantage car les différentes bases de données ne contenaient rien sur le couple formé par les parents de Mathurin : je ne trouvais ni leur mariage, ni la naissance d’enfants. C’est encore la recherche un peu au hasard en salle de lecture qui m’a permis, quelques mois plus tard, de dénicher leur contrat de mariage rédigé le 2 octobre 1751 chez un autre notaire, Me Louis Joubert de Coulonges-Thouarsais. « Jacques Rabit, serviteur domestique, fils majeur de défunt Charles Rabit et de défunte Perrine Gautier » épousait « Jeanne Turpault, fille majeure de Jean Turpault et de défunte Françoise Billy ». J’avais maintenant les 4 grands-parents de Mathurin Rabit. La recherche est alors devenue beaucoup plus facile. Elle s’est orientée vers la paroisse proche de Sainte-Verge (on ne rit pas) où les registres existent et sont dépouillés par Généa79. Je m’y suis découvert plein d’ancêtres dont des vignerons travaillant dans un terroir qui appartient aujourd’hui à une AOC (l’Anjou) et qui produit des vins caractérisés par la fraîcheur, la vivacité et la finesse. Pour ce dernier point, c’est une découverte que je n’ai pas faite en salle de lecture.
Pour conclure, il ne faut surtout pas se décourager mais insister (et aller aux AD). De Mathurin Rabit, sosa 92, dont je ne connaissais que son dernier mariage en 1805, pour lequel j’ignorais complètement l’ascendance, je lui connais maintenant de nombreux ancêtres, certains nés au tout début du XVIIe siècle. Comme quoi les visites en salle de lecture (et un peu de chance) finissent par payer !
Merci à vous Raymond pour cette découverte que vous m’avez confiée, à ma demande et qui m’a permis de débloquer, dans votre sillage, l’ascendance de mon Sosa 32 Mathurin RABIT.
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Ce fut un plaisir, Bernard
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Quelles belles découvertes. Je n’ai malheureusement pas assez de temps pour aller chercher tous les actes que j’ai pu repérer au AD, alors prendre un notaire au hasard pourvoir si mes ancêtres ont passé un acte devant lui ce n’est pas encore pour tout de suite. Mais j’aimerai vraiment pouvoir le faire un jour.
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Merci pour ce partage, j’aime beaucoup votre récit et cela me redonne la niaque , moi qui coincé sur mon sosa 65!
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