En important récemment mon arbre généalogique sur Geneanet, j’ai redécouvert un onglet que j’avais un peu oublié : « Vérifier les anomalies ». Bien m’en a pris car en cliquant dessus, j’ai découvert un nombre conséquent d’incohérences que je me suis empressé de résoudre ou de corriger. La plupart étaient dues à des erreurs de saisie, cela m’apprendra peut-être à être plus vigilant. Il reste cependant une dizaine de contradictions ou d’anomalies que je n’ai su ou voulu résoudre. La plupart se situent dans les années qui ont suivi la Révolution, période compliquée du point de vue de la tenue des actes voire de leur existence pour les communes du nord des Deux-Sèvres. Je vous explique chacun des cas qui me résistent.
BRANCHU François Joseph ROBIN Marie Catherine « Madeleine » | La naissance de leurs deux enfants, BRANCHU Marie Anne et BRANCHU Jeanne, est trop proche. |
La progéniture de mes ancêtres François Branchu et Madeleine Robin est sans doute née à Trayes où les registres paroissiaux ont disparu. J’ai donné comme dates de naissance celles données par leurs enfants quand ils se sont mariés. Marie Anne Branchu déclare à son mariage en 1804 être née le 16 mars 1778. Sa sœur Jeanne qui se marie en 1801 déclare être née seulement 3 mois après, le 11 juin 1778. Laquelle des 2 dit la vérité ?
BERNIER Charles François TURPAUD Jeanne | La naissance de leurs deux enfants, BERNIER Jean Pierre et BERNIER Perrine, est trop proche. |
Les enfants de Charles François Bernier et Jeanne Turpaud sont nés pendant la période post-révolutionnaire au Pin. Les registres d’état civil sont balbutiants. J’ai trouvé la naissance de leur fils Jean sur un tableau récapitulatif des naissances, elle est datée avec un savant mélange de calendrier romain et républicain du 21 septembre an X ce que j’ai traduit en 21 septembre 1801. Celle de leur fille Perrine est consignée sur une reconstitution de l’état civil réalisée en 1818. Il est écrit qu’elle est née le 17 août 1801 soit un mois plus tôt. D’où vient l’erreur ?
GRELLIER Mathurin BISLEAU Marie Jeanne | La naissance de leurs deux enfants, GRELLIER Marie « Jeanne » et GRELLIER Jean Laurent Mathurin, est trop proche. |
C’est le même problème que je rencontre avec 2 des enfants de mes ancêtres Mathurin Grellier et Marie Jeanne Bisleau nés à Boismé sur cette même période où il existe peu d’actes. La date de naissance leur fille Marie Jeanne, le 1er novembre 1793 est donnée 25 ans plus tard dans le cadre de la reconstitution de l’état civil disparu. Pour son frère Jean Laurent la date du 1er mars 1794 est donnée à son premier mariage en 1819 et confirmée au deuxième en 1824. Il n’y a que 5 mois d’écart entre ces 2 naissances. Qui a raison ?
ROCHAIS Jean | Cette personne est décédée à un âge très avancé. |
Le jour de la sépulture de Jean Rochais, le 17 mars 1711, le curé de Saint-Maurice-des-Noues (dans l’actuelle Vendée) précise en toute lettres « âgé de cent cinq ans ». C’est le nombre que j’ai reporté dans la case « âge sur l’acte » de mon logiciel. Je me doute bien que c’est exagéré mais rien ne me permet de le corriger comme j’ai pu le faire pour Catherine Martineau. Je n’ai aucune autre date le concernant directement, ni celle de son mariage, ni celles des naissances de ses 4 enfants. Sa femme est morte 12 ans plus tôt à l’âge estimé de 75 ans. Le vénérable vieillard avait sans doute plus de 90 ans à son décès. C’est peut-être ce qu’il faudrait que j’indique sur mon arbre mais je n’ai pas envie de contrarier le curé.
BRUNEAU Jean | Cette personne est peut-être trop âgée pour avoir un enfant |
Quand mon ancêtre Jean Bruneau décède le 14 mai 1699 à Moncoutant, le curé écrit « âgé de soixante et dix ans« . Je n’ai pas sa naissance bien sûr. Il s’est marié 2 fois. Son 1er mariage étant en 1669, il aurait eu 40 ans pour ses noces, ce qui n’est pas très jeune, mais pas exceptionnel. Ses 2 épouses ont donné la vie à 7 enfants et j’ai trouvé l’acte de naissance pour 5 d’entre eux, entre 1670 et 1691. Le père aurait 41 ans pour Mathurin le premier et 62 ans pour Jacquette la dernière, ce qui me semble possible. Le problème vient sans doute de son fils Jacques dont je n’ai pas trouvé la naissance. Il décède le 19 novembre 1755, toujours à Moncoutant, à l’âge estimé de 56 ans ce qui le fait naître l’année du décès de son père. Jean Bruneau aurait donc eu ce fils à 70 ans, ce que Geneanet considère comme trop âgé. Pour arriver à un âge acceptable par le site, il me faudrait rajeunir le père et vieillir le fils à leurs décès respectifs. Plutôt que de tordre des chiffres en tout sens, je préfère laisser les âges en l’état et considérer que Jean Bruneau a été papa à 70 ans ce qui n’est pas impossible à défaut de souhaitable.
GRIMAULT Jacques | Cette personne est témoin d’un événement alors qu’elle était décédée |
Quand Jacques Grimault est-il décédé ? Avant le 30 juin 1682 puisqu’il est écrit (en rajout sur l’acte) qu’il est décédé au mariage de son fils ce jour-là à Chanteloup. Pourtant, je le retrouve témoin 10 ans plus tard en tant qu’oncle au mariage d’une de ses nièces. Erreur du curé ? Problème d’homonymie qui m’aurait échappé ? Je n’ai pas à ce jour résolu ce cas. Je préfère laisser l’incohérence dans l’espoir de pouvoir comprendre un jour d’où vient le souci.
POIRIER Pierre | Cette personne est témoin d’un événement alors qu’elle était décédée |
J’ai trouvé le décès de mon ancêtre Louis Poirier le 6 décembre 1800 (15 frimaire an IX) à Saint-Amand-sur-Sèvre. Je n’ai pas de doute que ce soit mon aïeul qui décède ce jour-là car, même s’il n’y a pas de témoin mentionné, cette date est confirmée par sa fille à son mariage quelques années plus tard. Comment peut-il se retrouver témoin au mariage religieux de son frère François le 4 février 1801 ? Je n’ai malheureusement pas pu vérifier de mes yeux ce dernier acte : il a été dépouillé il y a longtemps par un bénévole dans un registre dont j’ignore la localisation actuelle. Toutefois, j’ai plutôt confiance, vu la qualité globale de son relevé. Ne sachant définir lequel de ces événements est faux, j’ai laissé les deux en attendant mieux.
GRELLIER Louis | Cette personne est témoin d’un événement alors qu’elle était décédée |
Là encore, le doute vient encore d’un dépouillement fait il y a plus de 20 ans d’un registre de catholicité de Boismé aujourd’hui inaccessible. Si j’en crois le releveur, Louis Grellier serait décédé le 27 août 1800 mais il serait aussi témoin du mariage de sa sœur Marie Anne le 10 février 1801. Les 2 actes ayant disparu des radars, il m’est difficile de me faire une idée.
RUET Antoine | Cette personne est témoin d’un événement alors qu’elle était décédée |
J’ai trouvé l’acte de sépulture d’Antoine Ruet le 16 avril 1703 à Courlay et je le rencontre quelques mois plus tard, le 2 octobre 1703 à Chanteloup, témoin en tant qu’oncle au décès de son neveu nommé également Antoine Ruet. Là encore, je ne sais que choisir, problème d’homonymie ou erreur du curé ? Je laisse la question en suspens pour le moment.
DENIAU Perrine | Cette personne semble trop jeune (moins de 11 ans) pour se marier |
Quand mon ancêtre Perrine Deniau décède en 1727 aux Châteliers-Châteaumur (Vendée) le curé écrit en toute lettres « âgée de soixante-trois ans« . Je n’ai pas trouvé son mariage mais il est forcément avant 1675 puisque son mari, Mathurin Moreau, est déjà qualifié de beau-frère au décès de Mathurine Deniau, sœur de Perrine le 5 mars 1675, dans cette même paroisse. Si je calcule bien, Perrine se serait mariée avant l’âge de 11 ans ce qui est, je suis d’accord, bien trop jeune pour se marier. L’âge au décès a peut-être été sous-estimé. J’hésite toutefois à corriger car la plupart des erreurs d’âge que j’ai pu rectifier sont le fait d’une surestimation plutôt que d’une sous-estimation. Là encore, je préfère laisser en l’état, espérant trouver un jour l’acte de baptême qui m’apportera la vérité.
Il me reste donc encore quelques mystères à éclaircir. Tant mieux, c’est un des plaisirs de la généalogie. Et surtout merci à Geneanet qui m’a permis un nettoyage efficace des anomalies de mon arbre. Si comme pour moi votre arbre est sur ce site, n’hésitez pas à utiliser cet onglet bien utile.
Je vérifie régulièrement qu’il n’y ait pas trop de coquilles. Pour le reste, j’ai eu le cas d’un père jugé trop âgé !
J’aimeAimé par 1 personne
Un sujet au combien familier pour tous les généalogistes. Et puis belle couverture de livre, soit dit en passant, j’achèterais tout de suite en librairie… Hé oui, les curés et greffiers faisaient inévitablement des erreurs, tout comme nous dans nos fiches, et qui nous posent aujourd’hui quelques problèmes – parfois insolubles. Mais comme tu le dits, c’est justement l’un des plaisirs du jeu qui nous occupe. D’ailleurs, c’est bien la raison qui me fait préférer l’étude des registres paroissiaux à ceux de l’État civil : erreurs, actes partiels, archives manquantes ou endommagées, écriture à peine déchiffrable, témoins aléatoires, signatures à identifier, indices et pistes diverses, interprétation du lecteur, avancée d’hypothèses, etc… Le défi est nettement plus intéressant à relever.
Une seule réserve concernant cette fonction sur Geneanet : dans la mesure où elle permet d’éliminer nos erreurs de saisie et de proposer aux utilisateurs de cette plateforme un contenu de meilleur qualité, je pense qu’elle devrait être gratuite, et non pas réservée aux utilisateurs premium.
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour André. Je te note comme premier souscripteur de mon livre. Je transmettrais bien ta réserve à Geneanet mais j’ai peur que ce soit inutile.
.
J’aimeJ’aime
Bonjour Raymond,
Je lis avec quelque retard ce texte que vous avez posté en avril.
Je voulais faire une remarque sur votre ancêtre Pierre POIRIER supposé décédé le 6 décembre 1800 et témoin au mariage religieux de son frère le 4 février 1800.
En ce qui me concerne, je considère cette situation acceptable, à moins qu’il y ait une erreur de date dans votre post.
Mais j’évalue peut-être de manière erronée le calendrier de l’année 1800.
Bon courage et merci à vous et à Sylvie pour vos productions toujours très pédagogiques.
J’aimeAimé par 1 personne
Bonjour Bernard, j’ai effectivement commis une erreur de date dans mon post. Le mariage de son frère a eu lieu le 4 février 1801 et non le 4 février 1800.J’ai corrigé la date. Merci pour le signalement et le compliment.
J’aimeJ’aime