
Faire son dernier voyage en Suisse
Louis Julien COURAUD est né à Moncoutant le 18 décembre 1843, fils de Jean COURAUD, meunier, et de Marie ARQUIS son épouse. En 1863, quand il passe devant le conseil de révision, il exerce le même métier que son père, meunier, et toute la famille réside aux Moutiers-sous-Chantemerle. Voici sa description ce jour-là : cheveux et sourcils châtain foncé, front couvert, yeux roux, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, teint brun. Il mesure 1,71 m et ne sait ni lire ni écrire. Il est déclaré propre au service. Le voilà donc parti pour 7 ans théoriquement.
En 1870, il n’était sans doute plus soldat puisqu’il semble avoir suivi la route de la plupart des gardes mobiles des Deux-Sèvres rappelés le 14 août pour soutenir l’armée française en déroute face aux Prussiens. Il suit alors un parcours qui le mène aux batailles de La Bourgonce (Vosges) le 6 octobre 1870, de Beaune-la-Rolande (Loiret) le 28 novembre1870, de Villersexel (Haute-Saône) le 9 janvier 1871. La guerre s’achève le 28 janvier. Comme 87 000 autres hommes de l’armée de l’Est dirigés par Bourbaki et oubliés lors des négociations de l’armistice, on le retrouve en Suisse le 1er février 1871, préférant se réfugier dans ce pays avec le statut d’interné plutôt que de se rendre.

(Édouard Castres)
Même si des blessés et des malades y décèdent, la situation d’interné en Suisse est bien plus enviable que celle de prisonnier en Prusse. La population accueille avec beaucoup de sympathie et générosité les soldats français qui se retrouvent dispersés dans tout le pays. Malheureusement, des drames s’y produisent parfois comme à Morges. 780 soldats français sont astreints à surveiller un arsenal où sont entreposées de grandes quantités de munitions de l’armée française. Certains sont chargés de mettre en tonneau la poudre des cartouches avariées. Hélas, une terrible explosion dans l’arsenal le 2 mars 1871 secoue la ville. Elle entraîne la mort de 22 internés français.
Louis Julien COURAUD fait partie de ces 22 victimes accidentelles. Il avait 27 ans. Le Cercle généalogique a trouvé 53 autres jeunes Deux-Sévriens morts en Suisse au début de l’année 1871. L’association les a comptabilisés dans les victimes, induites, du conflit entre la France et l’Allemagne. Les décès furent bien souvent la conséquence de blessures ou de maladies contractées à la guerre. Parmi ces 53 jeunes hommes, j’aurais pu tout autant choisir Jean-François DELOUVÉE de Fors, Jean PIERRON de Montalembert ou Alexandre ROUVREAU de Cherveux décédés respectivement à Fribourg, Ebikon et Moudon.
Bonjour, j’ai moi aussi un ancêtre qui fit partie de l’armée Bourbaki. cordialement
https://gilbertgenea400876891.wordpress.com/2021/04/22/ou-etions-nous-pendant-la-semaine-sanglante-2eme-partie/
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