Un texte publié avec un mois de retard dans le cadre du Généathème d’avril de Geneatech
Geneatech espère que je raconte un maire
Chaque mois, Geneatech propose aux généalogistes blogueurs de disserter sur un thème. En avril, il fallait parler élection et j’avais évoqué mon aïeul René Blanchin, hypothétique maire que j’ai failli ajouter à mes ancêtres ayant occupé cette fonction et recensés dans un article il y a quelques années. Un autre d’entre eux avait quand même échappé à ma sagacité. Je corrige cet oubli aujourd’hui.
Je m’en vais donc le faire comme autrefois Molière.
Je ne l’avais pas fait depuis un certain temps mais je me suis imposé parfois des règles littéraires plus ou moins contraignantes. Soyons honnête, ce n’est pas du Molière. J’ai déjà rédigé Cent mots pour Madeleine, Sort fatal à Moncoutant et Ysopet du moulin. Comme ça m’amuse encore, vous aurez à la fin le résumé plus ou moins poétique de la vie de nom ancêtre.
L’aïeul de ma grand-mère qui se prénomme Pierre
Je vais donc évoquer Pierre Blay, mon sosa 40. C’est l’arrière-grand-père de ma grand-mère paternelle Marie Blay.
Est né en plein hiver, ne fut pas militaire.
Il est né le 17 février 1809 à Courlay, aîné de 6 enfants dans une famille de cultivateurs. À 20 ans, il échappe au service militaire car « faible de complexion« . En 1833, il épouse Marie Aimée Cailleaud de 9 ans son aînée qui lui donne 3 enfants, Marie Louise, Léonie et Pierre. 3 ans après ce mariage, Victoire Blay la sœur de Pierre, s’unit avec Jean Cailleaud, le frère de Marie Aimée.
Il fut propriétaire, lieu-dit la Chopinière
Les 2 beaux-frères sont très proches. Ils ont un peu d’aisance à l’échelle de leur village. Ils habitent la commune de Cirières. Aidés de domestiques, ils vivent et travaillent ensemble comme cultivateurs à la ferme de la Chopinière dont ils sont propriétaires.
Il est devenu maire un peu intérimaire
Ce n’est pas mon ancêtre mais son beau-frère, Jean Cailleaud, qui est nommé maire de Cirières en 1835. Selon la règle en vigueur à l’époque, il a été choisi par le préfet des Deux-Sèvres. Il dispose d’un pouvoir absolu sur son territoire puisque les conseillers municipaux ne sont consultés que si le maire le juge utile. Il semble associer parfois Pierre Blay à sa fonction. On retrouve alors sur les actes d’état civil leurs deux signatures, celle de Jean Cailleaud en tant que maire et celle de Pierre Blay en tant que témoin plus ou moins régulier de naissances et décès. Jean Cailleaud reste à la tête de sa commune 13 ans, jusqu’en septembre 1848. Cette année voit la fin du règne de Louis-Philippe et l’avènement de la IIe République. Est-ce suite à ce changement de régime politique que Jean Cailleaud abandonne son poste ou bien est-ce pour des raisons personnelles ? Je penche pour la 2e hypothèse. J’ai même l’impression qu’il a influé sur le choix de son successeur puisque c’est son beau-frère, mon ancêtre Pierre Blay, qui reprend le flambeau.
Mais sans être éphémère du village de Cirières.
Pierre Blay va occuper ce poste plus de 3 ans ce qui n’est pas rien, remplissant les tâches demandées à un maire à cette époque-là : il représente l’État dans la commune, a des pouvoirs de police, tient les listes pour le recensement militaire, remplit l’état civil. En 1851, il abandonne la fonction d’édile pour la rendre à son beau-frère. C’est le grand retour de Jean Cailleaud aux affaires. L’année suivante, la brève IIe République prend fin. Place au Second Empire, le président Louis Napoléon Bonaparte est devenu l’empereur Napoléon III. Et Jean Cailleaud reste maire de Cirières jusqu’à son décès à l’âge de 57 ans le 19 mai 1855.
Il meurt septuagénaire en dehors de ses terres.
Pierre Blay ne reprend pas le flambeau cette fois-ci. Il demeure 23 ans dans la commune de Cirières à exploiter sa ferme, assisté de son fils Pierre, mon sosa 20. Après le décès de sa femme Marie Aimée en 1878, il se rapproche de sa fille Léonie installée aux Petits-Jards de Terves et c’est là qu’il décède, le 5 juin 1885, à l’âge de 75 ans.
Et voici le poème promis :
Geneatech espère
que je raconte un maire
Je m’en vais donc le faire
comme autrefois Molière.
…
L’aïeul de ma grand-mère
qui se prénomme Pierre
est né en plein hiver,
ne fut pas militaire.
Il fut propriétaire,
lieu-dit la Chopinière.
Il est devenu maire
un peu intérimaire
mais sans être éphémère
du village de Cirières.
Il meurt septuagénaire
en dehors de ses terres.
Pas mal, bravo!!
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Quel talent !
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