R comme René et les bêtes féroces

René DRUAULT n’appartient pas à mon arbre généalogique (pour le moment) mais il a passé sa courte vie dans le bocage bressuirais, terroir de mes ancêtres. Né en 1718, il est le fils unique du premier mariage de Jean DRUAULT, laboureur, avec Jeanne GIRARD. Après le décès de sa femme, le père s’est remarié en 1724 avec Marie CHEVAULT et il s’en est suivi une flopée de demi-frères et demi-sœurs pour René. La famille habite le village de la Seguinière, paroisse de Chiché, à proximité du bois de Bressuire.

C’est là que René va trouver la mort à 17 ans dans des circonstances possiblement tragiques :

« Auiourdhuy quatriesme du mois de mars mille sept cent trente six, je, curé de Chiché soussigné, ay esté averti que dans la futais des bois de Bersuire, en la susditte paroisse de Chiché, on avoit trouvé un homme mort exposé à la proye des loups et autres bestes féroces, lequel ayant esté reconnu, on ma dit que son nom estoit rené druault, de cette susditte paroisse, aagé environ de dix sept ou dixhuit ans, bon catolique. et pour prévenir la voracité de ces susdittes bestes, et autres incongruité, iay esté conseillé d’aller bénir le corps de cet homme mort, et my suis transporté ce dit iour sur les dix heures du matin, […] et ay conduit le susdit corps asisté des susdits tesmoins iusqu’a nostre église pour y rester sans sépulture pendant le temp prescrit par l’ordonnance, à Chiché, le iour et an que dessus et a esté inhumé le six dudit mois sur les cinq heures du soir après avoir esté visité par messieurs Clinget (?) de la baronnie de Bressuire. »

René est-il mort attaqué par les loups ? L’acte de sépulture ne le dit pas formellement même s’il le suggère : il est écrit que son corps était exposé à la proie des loups et autres bêtes féroces et il est évoqué la voracité des susdites bêtes. Même s’il n’a pas reçu les derniers sacrements, René était bon catholique. On a laissé passer deux jours, le temps des constatations, avant l’inhumation. Quelle qu’en soit la cause, la mort de René DRUAULT nous rappelle qu’au XVIIIe siècle les loups étaient toujours considérés comme un danger pour l’homme.

Erhart Schlitzor « Homme attaqué par un loup »,

Une étude de Jean-Marc Moriceau à partir des registres paroissiaux des XVIe au XVIIIe siècles fait état de plus de 12 000 décès en France dus aux attaques de loups, prédateurs (8 672) ou enragés (3 731). Les victimes appartiennent à la population rurale, souvent des femmes ou des enfants en charge de la garde des bestiaux. Les attaques des loups se situent le plus souvent en lisière de bois où s’abritaient les animaux, ce qui correspond au cas de René Druault. Les registres paroissiaux des Deux-Sèvres nous apprennent que des loups ont tué en dévorant leurs victimes à Vanzay en 1725 et à Etusson en 1771 ou en leur transmettant la rage aux Alleuds en 1766 et à Aubigné en 1774.

7 commentaires sur “R comme René et les bêtes féroces

Ajouter un commentaire

  1. Que signifie ce délai de 48 heures avant l’inhumation « pendant le temps prescrit par l’ordonnance » ?Y aurait-il eu une enquête de la part du seigneur local (« messieurs Clinget (?) de la baronnie de Bressuire ») ? René aurait-il été assassiné avant d’être dévoré ?…

    Aimé par 1 personne

  2. Bonne question à laquelle je n’ai pas la réponse. J’ai cherché qui était ce monsieur Clinget (si j’ai bien lu) de la baronnie de Bressuire en vain. Il est très possible qu’il y ait eu enquête vu le délai pour savoir si la mort était naturelle, accidentelle ou criminelle. Le délai a été encore plus long (une semaine) pour Mathurin Bernier frappé en 1753 par la foudre (voir F comme…) : une semaine entre le décès et l’inhumation, peut-être là aussi pour être sûr des causes du décès

    Aimé par 1 personne

Répondre à Briqueloup Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑

Nos ancêtres en Poitou

Généalogies deux-sévriennes

GÉNÉA79

Le blog du Cercle généalogique des Deux-Sèvres

Le Blog de Lulu Sorcière

Généalogies deux-sévriennes

Chroniques du Poitou

Généalogies deux-sévriennes

Epik Epoque

Généalogies deux-sévriennes

Nids de MOINEAU

Site généalogique consacré aux MOINEAU de Mauzé-Thouarsais et d'ailleurs.

L'arbre de nos ancêtres

Généalogies deux-sévriennes

La généalogie par GénéaBlog86 !

Généalogies deux-sévriennes

La Drôlesse

Généalogie en Poitou et Anjou

Nelly, ancêtre du Poitou

Blog généalogique Poitou, Dordogne et Pas-de-Calais

La Gazette des ancêtres

Généalogies deux-sévriennes

De Moi à la Généalogie

Généalogies deux-sévriennes

Nos ancêtres en Poitou

Généalogies deux-sévriennes

GÉNÉA79

Le blog du Cercle généalogique des Deux-Sèvres

Le Blog de Lulu Sorcière

Généalogies deux-sévriennes

Chroniques du Poitou

Généalogies deux-sévriennes

Epik Epoque

Généalogies deux-sévriennes

Nids de MOINEAU

Site généalogique consacré aux MOINEAU de Mauzé-Thouarsais et d'ailleurs.

L'arbre de nos ancêtres

Généalogies deux-sévriennes

La généalogie par GénéaBlog86 !

Généalogies deux-sévriennes

La Drôlesse

Généalogie en Poitou et Anjou

Nelly, ancêtre du Poitou

Blog généalogique Poitou, Dordogne et Pas-de-Calais

La Gazette des ancêtres

Généalogies deux-sévriennes

De Moi à la Généalogie

Généalogies deux-sévriennes