Je m’étais bien vanté de n’avoir pas cherché de cousinage célèbre dans Généastar, mais la lecture d’un article de Sophie Boudarel dans Généatech sur d’éventuelles potentialités du laboratoire Généanet m’a fait changer d’avis. Très pratique et rapide, j’ai eu la confirmation que les « stars » Françoise Hardy, Jeanne Moreau et Jean Richard n’étaient pas mes cousins. En fait, je ne me suis trouvé qu’un seul cousin célèbre : Raymond Dronne. Nos ancêtres communs sont le couple Julien Dronne et Françoise Loiseau, des meuniers appartenant à ma brindille sarthoise et ayant vécu entre 1660 et 1730. Raymond Dronne est célèbre peut-être, mais moi, je ne le connaissais pas. Un trop rapide coup d’œil sur la fiche de ce cousin m’apprit que c’était un compagnon de la Libération.
A la finale, j’étais amusé que la seule célébrité porte le même prénom que moi, soulagé de ne pas être cousin avec des personnages embarrassants et ennuyé par mon manque de culture sur la Seconde Guerre mondiale !
Je ne m’attarde donc pas. Le lendemain, je passe à autre chose (il n’y a pas que la généalogie dans la vie) et je commence la lecture d’un livre du dessinateur espagnol, Paco Roca (il y a aussi la BD). Intitulé La Nueve, il est consacré aux républicains espagnols qui ont combattu au côté des troupes françaises anglaises et américaines contre les nazis. J’arrive à la page 131 du livre (il en fait 313) quand je tombe sur ces vignettes :
Là, je me dis que je vais vraiment rattraper mon retard culturel !
J’apprends dans l’album que Raymond Dronne a grandi dans le même terroir de la Sarthe que son aïeul dont il porte le nom, qu’il a rejoint très tôt les Forces Françaises Libres. Dans le livre, je le découvre en Tunisie en 1942. A ce moment là, il est nommé à la tête de La Nueve, la petite troupe de Républicains espagnols qui luttent au sein des troupes françaises contre les Allemands en Afrique du Nord. Aux côtés des Anglais et des Américains, ils participent ensuite aux combats en Normandie après le débarquement. Raymond Dronne et les soldats de la Nueve sont entré dans l’Histoire car ils sont les premiers militaires à entrer dans Paris pour la libérer le 24 août 1944.
Le livre consacré aux républicains espagnols s’arrête là pour mon « cousin ». J’ai été voir sur Wikipédia le reste de sa vie. il a obtenu le grade de colonel en 1947, il a été longtemps maire (de 1947 à 1983) de la ville d’Ecommoy dans la Sarthe, il a été sénateur, député et il est décédé le 5 septembre 1991, à l’âge de 83 ans.
Mais, ce que je retiens surtout de lui, c’est le portrait attachant qui en est fait dans la BD de Paco Roca. L’auteur montre un homme sympathique qui avait su se faire apprécier de tous ceux qu’il a côtoyé pendant la guerre : de ses chefs, les généraux français de Gaulle ou Leclerc, et des ses soldats, les anarchistes et communistes espagnols qu’il a dirigé.
Finalement, je suis plutôt heureux de cette rencontre due à une coïncidence étonnante (découvrir une personne qui m’était totalement inconnue de 2 façons, grâce à 2 passions, en 2 jours). Je n’ai qu’un seul cousin célèbre, mais ce que je sais de lui me plait bien ! (Merci à Charles Poperen de m’avoir fait découvrir cet homme en mettant son arbre en ligne.)
Source des images :
– Arbre généalogique en ligne de Charles Poperen
– La Nueve de Paco Roca (éd. Delcourt) (j’ai oublié de dire que c’est un bon livre)